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DE GUILLAUME DE NANGIS

château, et firent une sortie contre eux, dans le désir d’éprouver le courage des Teutons. Le combat s’étant engagé devant les portes, comme ils se virent en grand danger, ils se retirèrent avec précipitation dans la ville. Un vaillant chevalier de l’armée ennemie, nommé Stradiot, les ayant poursuivis, entra dans le château avec eux, entonnant je ne sais quel chant de guerre ; mais les portes étant retombées, il fut retenu en dedans. Charles, ayant appris ce qui se passait, et craignant pour les siens une trahison de la part des bourgeois de Valenciennes, envoya promptement au secours de ses gens Louis, comte de Vendôme, homme vaillant à la guerre, accompagné de quelques autres chevaliers. Ceux-ci, lorsqu’ils commencèrent à approcher de Valenciennes, firent déployer leurs bannières, afin que les leurs, apercevant leurs enseignes de la ville, ouvrissent les portes, et que l’armée ennemie, qui se tenait de l’autre côté au-delà du fleuve de l’Escaut, conçût de l’effroi de leur arrivée. Le roi Wiliquin, voyant qu’il ne pouvait pendant long-temps fournir des vivres à son armée, se retira avec ses gens du côté de Charles, qui assiégeait Mons. Comme les vivres et l’argent lui manquaient à lui et à ses gens, il fut placé dans la nécessité, ou de combattre sur-le-champ, ou de se rendre promptement, et annonça le jour du combat à Charles, qui le desirait autant qu’il était en lui. Mais comme il avait avec lui quelques barons de France, parens de Jean, tels que le comte de Blois, le comte de Saint-Paul, le seigneur de Coucy, ils ne voulurent pas permettre qu’on livrât combat. Charles conclut donc une trêve, et, laissant les choses dans cet état, se retira