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DE GUILLAUME DE NANGIS

et séjourna pendant quelque temps à Bologne. Le pape Grégoire l’ayant su, lui donna à défendre tout le territoire de l’Église de Rome. Louis, roi de France, par le conseil de la reine Blanche, sa mère, envoya dans la terre des Albigeois des évêques et un grand nombre de chevaliers, qui se rendirent dans le pays de Toulouse, et reçurent en leur pouvoir la ville de Toulouse et tout le comté. Hugues, comte de la Marche, Thibaut, comte de Champagne, et Pierre, comte de Bretagne, conspirant contre leur seigneur Louis, roi de France, conclurent une mutuelle alliance. Le roi, l’ayant appris, rassembla, par le conseil de sa mère la reine Blanche, une multitude incroyable de troupes, et s’avança promptement jusqu’aux carrières de Coursay. Le comte de Champagne, saisi de crainte à la vue de ces préparatifs, se repentit de son mauvais projet, et, se rangeant du parti du roi de France, se retira promptement de l’alliance, des comtes de la Marche et de Bretagne. Le roi l’accueillit avec bonté, et, pour ne rien faire contre les droits, invita à se rendre à une troisième assemblée les deux autres comtes, qu’il avait déjà, par un édit royal, appelés à une conférence, mais qui avaient dédaigné d’y venir. Alors, réfléchissant à leur orgueil insensé et à la clémence du roi, ils vinrent le trouver à Vendôme, et firent satisfaction pour leurs méfaits.


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Quelques barons de France, irrités de ce que le comte de Champagne, contre la volonté des comtes de la Marche et de Bretagne, et le traité qu’il avait conclu avec eux, s’était rapproché du roi de France, et avait révélé leurs abominables desseins, rassemblèrent une armée innombrable, entrèrent en