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DE GUILLAUME DE NANGIS

marcha vers le château de Niort en Poitou, et assiégea le chevalier Savary de Mauléon, qui était dans ce château pour le défendre. Voyant la force du roi, Savary le lui rendit, à condition que lui et les siens pourraient se retirer la vie sauve. De là, après cette reddition, le roi s’avança vers Saint-Jean-d’Angely, dont les habitans vinrent au devant de lui, le recurent pacifiquement et avec honneur, et lui jurèrent ensuite fidélité, ainsi qu’ils le devaient. De là, le roi, partant pour La Rochelle, assiégea cette ville ; ayant fait dresser des machines, il livra pendant neuf jours de continuels assauts, et endommagea grandement les murs ; mais Savary de Mauléon, et près de trois cents chevaliers qui étaient dans la ville, aidés des habitans et d’un grand nombre de serviteurs, se défendirent avec courage, et attaquaient souvent le roi et les siens, Cependant, considérant enfin qu’ils ne pouvaient recevoir de secours d’aucune part, ils rendirent la ville au roi et lui jurèrent tous fidélité, à l’exception de Savary, qui se retira avec les Anglais. Alors les Limousins, les Périgourdins, et tous les grands d’Aquilaine, à l’exception des Gascons qui habitaient au-delà de la Gascogne, promirent fidélité au roi, qui s’en retourna en France.

A l’Octave de l’Assomption de Sainte-Marie, mère du Seigneur, un concile fut par l’autorité apostolique, célébré à Montpellier. Le pape Honoré donna ordre à l’archevêque de Narbonne d’écouter les conventions de paix que Raimond, comte de Toulouse, et les autres Albigeois, offraient à la sainte mère l’Église, et de lui mander ce qu’il y avait à faire. L’archevêque de Narbonne ayant convoqué les évêques,