Page:Chronique de Guillaume de Nangis.djvu/147

Cette page n’a pas encore été corrigée
132
CHRONIQUE

de Jérusalem, qui partagea l’excessive douleur que causait cette mort infortunée à une innombrable multitude de chevaliers, de clercs et de peuple. Le même jour et à la même heure le souverain pontife de Rome, Honoré, étant dans une ville de la Campanie en Italie, célébra avec les cardinaux l’office des Morts pour ledit roi. Cette mort lui avait été miraculeusement révélée par un saint chevalier. Le roi étant donc enterré, Louis son fils fut, dans la vingt-sixième année de sa vie, le sixième jour d’août, couronné roi de France dans l’église de Rheims, avec Blanche sa femme, par Guillaume, archevêque de Rheims.

Le premier dimanche de Carême, Jean, roi de Jérusalem, prenant le bâton de pèlerin, partit pour Saint-Jacques en Galice. A son retour, le roi des Castille lui donna en mariage sa sœur Bérengère, nièce de Blanche, reine de France. Amaury, comte de Montfort, quittant le pays des Albigeois pour revenir en France à cause de la disette des vivres, abandonna Carcassonne, ville très-fortifïée, et d’autres châteaux conquis sur les hérétiques Albigeois avec des peines infinies.


[1224]

Le sixième jour de mai, Louis roi de France, et Conrad cardinal du Siège apostolique, convoquèrent à Paris un concile général dans lequel le pape Honoré révoqua de sa propre autorité, par l’entremise dudit cardinal, l’indulgence accordée par le concile de Latran à ceux qui se croiseraient contre les hérétiques Albigeois, et reconnut Raimond, comte de Toulouse, pour vrai catholique. Le lendemain de la fête de saint Jean-Baptiste, Louis, roi de France, rassembla une armée à Tours, d’où il