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CHRONIQUE

gles, guéri les lépreux, ressuscité les morts, et ils assurent fermement qu’il est monté aux cieux. C’est pourquoi, dans les temps de trêve, leurs sages se rendant à Jérusalem, demandaient qu’on leur montrât les livres des Evangiles, et les baisaient et révéraient à cause de la pureté de la sainte loi enseignée par le Christ, et surtout à cause des évangiles de Luc, à savoir « Gabriel fut envoyé, » paroles que leurs lettres repètent et commentent souvent :

Après la mort de Simon de Montfort, frappé d’un coup de pierre à Toulouse, Louis, fils de Philippe, roi de France, à la tête d’une nombreuse armée de croisés levés dans toutes les parties de la France, marcha contre les hérétiques Albigeois et Toulousains. Il assiégea et prit d’abord le château de Marmande, fortifié par les hérétiques ; après quoi il marcha vers Toulouse, qu’il assiégea et battit long-temps ; mais trahi, dit-on, par quelques nobles de son parti, il fut forcé de revenir sans avoir rien fait. Après son retour, ceux des nôtres qui étaient restés souffrirent un grand nombre d’outrages de la part des hérétiques Toulousains, devenus plus audacieux que de coutume. Quelques-uns abandonnèrent les châteaux, que les hérétiques réduisirent en leur pouvoir par la trahison de plusieurs.

Ceux des nôtres qui étaient occupés au siége de Damiette, livrant à cette ville de fréquens assauts par terre et par mer, l’attaquant par des machines, et la foudroyant par des pierres, passèrent l’été à faire tous leurs efforts pour s’en emparer. Mais les Sarrasins leur livraient des batailles rangées, et s’opposaient fortement à leur dessein, qui paraissait quel-