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DE GUILLAUME DE NANGIS

cile à passer, entre des montagnes pleines de bois et des fleuves, il fut pris par trahison avec sa suite par Théodore, duc de Durazzo, qui lui avait promis de le conduire en sûreté.

L’illustre femme de Simon de Montfort vint en France demander du secours contre les hérétiques Albigeois. Le comte de Toulouse et les Aragonnais avaient tellement resserré son mari, qu’ayant perdu quelques-uns de ses châteaux, à moins d’un prompt secours il avait à peine l’espérance de pouvoir conserver le reste. La même année il y eut un vent très-violent qui renversa beaucoup de maisons et d’églises, et déracina une infinité d’arbres.


[1218]

Simon, comte de Montfort, ayant reçu du secours de la France, assiégea Toulouse. Pendant qu’on livrait un assaut, il mourut frappé d’une pierre lancée d’un pierrier. C’était un homme beau de corps, ferme dans sa foi et dans les combats, et digne d’une gloire éternelle. Gui, son fils, lui succéda dans son comté et dans la terre des Albigeois. Saint Guillaume, archevêque de Bourges, fut canonisé par le pape Honoré son successeur Girand mourut, et fut remplacé par Simon, chantre de Bourges. Hugues, duc de Bourgogne, mourut et fut enseveli à Cîteaux. Gautier, abbé de Pontion, fut fait évêque de Chartres. Au mois d’octobre les vignes et les arbres furent brûlés par une gelée excessive, au point que chacun affirmait n’avoir jamais rien vu ni entendu dire de pareil.


[1219]

Henri, comte de Nevers, et Gautier, camérier du roi de France, un grand nombre de barons et d’évêques, de chevaliers et de gens du peuple, ayant pris la croix, passèrent la mer, et, vers la fête des apôtres