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CHRONIQUE

des Romains, le 15 juillet. Bientôt après, pour ne pas se montrer indigne de l’honneur que Dieu lui avait accordé, il prit le signe de la croix du Seigneur, dans l’intention de marcher avec d’autres au secours de la Terre-Sainte.

Quelques grands du royaume d’Angleterre se révoltèrent contre leur roi Jean, à cause de quelques coutumes qu’il avait établies, et qu’il refusait d’observer lui-même, selon son serment : le commun peuple, à savoir la foule des paysans et un grand nombre de villes, se rangèrent du parti des grands. Ceux-ci, craignant cependant de ne pouvoir résister au roi Jean jusqu’à la fin, invitèrent par des messagers Louis, fils aîné du roi des Français, à leur porter secours, lui promettant la monarchie de toute l’Angleterre lorsqu’ils auraient chassé le roi. Louis, ayant reçu d’eux des otages, leur envoya un grand nombre de ehevaliers. Au mois de septembre, de nobles hommes, tant du Brabant que de la Flandre, éprouvèrent un naufrage, et furent submergés en voulant passer en Angleterre au secours du roi, qui promettait une riche solde à ceux qui viendraient à son secours. Les ennemis du roi, joyeux de cet accident, en furent d’autant plus ardemment animés dans leur révolte contre lui, assurant qu’il apparaissait en toutes choses que la main de Dieu était contre le roi.

Au mois de novembre le pape Innocent tint à Rome un concile général, appelé le concile de Latran, auquel assistèrent quatre cent douze évêques, parmi lesquels il y eut deux patriarches, le patriarche de Constantinople et celui de Jérusalem. Le patriarche d’Antioche, retenu par une grave maladie, n’y put