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DE GUILLAUME DE NANGIS

tiques ; ils seraient absous par lui-même de tous les péchés qu’ils avaient commis depuis le jour de leur naissance, et dont ils se seraient confessés. Guillaume Des Roches, maréchal de France, à qui Philippe, roi de France, avait remis la garde de quelques forteresses dans le Poitou, ainsi qu’il a été dit plus haut, ayant rassemblé environ deux cents chevaliers, attaqua à l’improvisté et vainquit le vicomte de Thouars et Savary de Mauléon, qui, par l’ordre du roi d’Angleterre, étaient entrés avec une forte troupe de gens sur le territoire du roi de France, et en emmenaient du butin ; Guillaume prit plus de quarante chevaliers, qu’il envoya à Paris au roi de France son seigneur. Eudes, évêque de Paris, mourut, et eut pour successeur Pierre, trésorier de Tours. Guillaume, archevêque de Bourges, s’endormit dans le sein du Christ, dans le temps qu’il se préparait à marcher contre les Albigeois. Geoifroi de Lande, archevêque de Tours, mourut empoisonné, et eut pour successeur Jean du Fay, doyen de l’église de Tours.


[1209]

Philippe, roi des Français, prit par la force des armes un château fortifié, nommé Garplie, situé dans la partie septentrionale de la petite Bretagne, et qui fournissait un facile passage vers l’Angleterre. Les Bretons l’avaient muni d’armes, d’hommes et de vivres, y recevaient les Anglais, ennemis du royaume de France, et causaient beaucoup de dommage à la province environnante. Un illustre et valeureux chevalier français, nommé Jean de Brienne, ayant été élu roi de Jérusalem par les habitans du pays d’outre-mer, s’embarqua en grand appareil, et, abordant à la ville d’Acre la veille de l’Exaltation de la Sainte-Croix,