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CHAPITRE V

DOURDAN SOUS LES COMTES D’ÉVREUX
1307-1400.


Une fois en possession de Dourdan, Louis d’Évreux chercha les moyens de s’assurer une jouissance tout à la fois paisible et fructueuse. Il devait faire en sorte de ne point donner lieu aux habitants de trop regretter la domination royale, et en même temps il lui fallait retrouver le produit annoncé lors de la constitution de son apanage. Une occasion se présenta d’atteindre ce double but (1310). À demi-ruinés, comme nous l’avons vu, par toutes les servitudes et les réserves des chasses royales et la multiplication exagérée du gibier, les habitants de Dourdan et de Sainte-Mesme ne manquèrent pas de solliciter de leur nouveau seigneur la modification d’un état de choses qui menaçait d’entraîner leur désertion.

Louis, « la conscience enformée par bonnes gens dignes de foy, meu en pitié, voulant faire grâce au commeun desdites parroisses et encliner à leur resqueste, et mettre remède convenable parquoy ils puissent vivre paisiblement soubs lui et leurs héritages soustenir et sauver, » leur accorda pour toujours la suppression de sa garenne dans « leurs terres gaignables, prez, vignes, courtils et en tous les frisches que ils ont enclos entre leurs vignes et leurs terres gaignables. » Eux-mêmes avaient fixé les conditions du contrat. Tous les détenteurs de terres s’engageaient ensemble, chacun en proportion de son exploitation, à payer chaque année au comte et à ses successeurs au châtel de Dourdan, le