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DOURDAN, DE PHILIPPE-AUGUSTE A PHILIPPE LE BEL.

Lesquelles choses dessus dites de ladite chastellenie de Dourdan, nous l’y asseons por le prix de : douze cens soixante livres dix sept sols unze deniers tournois.

De ce chet en despence vingt-cinq sols tournois pour la retenue du moulin de Dourdan ; demeure : douze cens cinquante-neuf livres douze sols unze deniers tournois.

Retenus à nous tout les juis de ladite chastellenie de Dourdan[1]. »

En cédant ainsi le château, la prévôté et la châtellenie de Dourdan avec leurs appartenances (castrum, præposituram et castellaniam de Dordano, cum earum pertinentiis), le roi se réservait tous les droits de suzeraineté (superioritatem, resortum et homagium ligium), tous les biens que possédaient les juifs au temps de leur expulsion du royaume, et la garde et la justice de toutes les églises et personnes ecclésiastiques ou privilégiées[2].

Nous sommes arrivés à l’heure où, avec le xiiie siècle, finit, pour Dourdan, la première période royale de son histoire. La couronne se dessaisit pour un temps de l’antique villa, que tant de souverains ont aimée.

De nobles princes, grands vassaux du trône, vont tour à tour se la transmettre ou se la disputer ; mais la royauté fera plus d’une fois valoir sur elle son droit souverain et finira par la revendiquer comme sienne. A travers des siècles agités, Dourdan ressentira le contrecoup de tous les malheurs de la France, de toutes les épreuves de la monarchie, mais ne manquera pas de retrouver, à l’heure des renaissances du pays et du trône, ses priviléges intacts et des jours prospères qui ne seront pas sans gloire.

  1. Copie des lettres pour parfournissement d’apanage octroyées en octobre 1298, conservée dans les papiers du domaine de Dourdan, aux Archives de l’empire, O, 20,436.
  2. Acte daté de Poissy, avril 1307. — De Lescornay, p. 70.