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APPENDICE II.

avoir été un homme très en faveur à la cour de François Ier. Il arrondit singulièrement son domaine par l’acquisition d’un grand nombre de fiefs voisins[1]. C’est lui qui commença à agrandir les bâtiments de l’hôtel seigneurial, fit enclore de murs la pièce de bois appelée la Touffe, aujourd’hui le parc du château, et rebâtir l’église paroissiale de Saint-Cyr.

La famille de Thomas Rappoüel, famille de robe, recueillit ce riche héritage. Adrien Dudrac, conseiller au parlement sous Henri II, Jean Dudrac et son gendre Thierry Sevin ou Servin, président au parlement, ajoutèrent encore à l’importance de la seigneurie[2]. Thierry et son fils Jean ont fait bâtir le château tel qu’il est aujourd’hui. Jean, seigneur de Bandeville, aimait les chasses fastueuses, au moins autant que la magistrature, et quand il arrivait aux rendez-vous du prince de Guéménée dans la forêt de Dourdan, on admirait en souriant, dit le malicieux marquis de Châtre, son justaucorps chamarré d’or et son chapeau à plumes flottantes. Des embarras de fortune forcèrent ses enfants à vendre[3] la seigneurie en 1676, à François Bazin, maître des requêtes. Le nouveau seigneur, désireux d’augmenter encore l’étendue de son domaine, acquit la terre de Longvilliers et la moitié de celle du Plessis-Marly, et en 1682, obtint de Louis XIV des lettres-patentes qui érigeaient en marquisat la terre de Bandeville. Vendue en 1704 à Pierre Doublet de Croüy, elle appartint à son fils aîné messire Pierre François Doublet, président au parlement, puis à son second fils Michel Doublet, baron de Beaulche, accrue de fiefs considérables acquis près de Dourdan des comtes de Sainte-Mesme[4]. Les Cypierre de Chevilly, les Roslin d’Ivry, alliés aux Doublet, se succédèrent à Bandeville durant les dernières années du xviiie siècle, et cédèrent le 10 décembre 1806 à James Alexandre, comte de Pourtalès. Son fils, M. le comte Robert de Pourtalès, est aujourd’hui propriétaire de Bandeville.

Morcelée en partie à la révolution, la grande terre des Doublet de Croüy se reforme peu à peu. Les fiefs importants d’autrefois, représentés par des fermes modernes, se rattachent de nouveau l’un après l’autre au château de Bandeville et de vastes exploitations rurales fleurissent sous son influence. Longeons quelques instants la grille du château et nous verrons à quel point le maître du domaine aime et protége la terre et sa culture. Presque dans le parc, une ferme modèle qu’il fait exploiter sous

  1. Le fief de Béchereau qui touche à celui de Bandeville ; celui de Faucillon ; celui des Fourneaux dit le bois de l’Église ; de la Bâte ; du Colombier ou du Bourg-Neuf ; de la Tour-St-Cyr, St Cyr de Briis, Foisnard, château Guillebaut, la Chaise, St-Yon de Guette, et la moitié du bois des Minières. — Archives de Bandeville.
  2. Les fiefs de Bistelle, Morsang, avec ses arrière-fiefs de Bois-Fiquy, le Rosay, Bouc-Étourdi, le Gué de Machery, Cherfosse, Vatoüan, etc.
  3. Moyennant la somme de 122,000 livres.
  4. Rouillon, Cens-Boursier, Pierre de Sonchamp, Semont, Lyphard, le Moulin Grousteau. 1739. — Voir chap. XIII.