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PROMENADE DANS LES DEUX CANTONS DE DOURDAN.

Sermaise et au delà, la route est bordée sur la droite de frais ombrages suivant le cours de l’Orge, de bois marécageux, de prés humides ou tourbeux. Sermaise, un peu caché quoique tout près de la route, est un village aux maisons peu nombreuses groupées autour d’une église qu’entoure un cimetière dont le terrain mal nivelé accuse un bouleversement du sol. En effet Sermaise a failli être détruit plusieurs fois par les inondations. On a de la peine à croire aux colères de la paisible et modeste rivière d’Orge, et pourtant, sans parler de débordements anciens dont des alluvions témoignent, le village a été submergé le 4 juin 1780. À six heures du soir, après un violent orage, l’Orge subitement gonflé a ruiné une partie des maisons et englouti plusieurs personnes. De braves gens, dont on a conservé les noms et qui furent en ce temps-là récompensés, Blot et Beaumont, sauvèrent à eux deux dix-sept personnes. La vallée se trouva comblée de 1 mètre 40, l’église enterrée et le sol végétal recouvert de bancs de ravine qui sont encore sur plusieurs points un obstacle à la culture. Une seconde inondation a eu lieu en 1829.

La seigneurie de Sermaise s’est transmise pendant plusieurs siècles dans la famille d’Hémery[1]. Au xviie siècle, elle passa dans les mains des Lamoignon et entra dans la composition de leur marquisat de Bâville qui absorba tout le territoire circonvoisin. Anne d’Autriche démembra en faveur de Guillaume de Lamoignon la paroisse de Sermaise du bailliage de Dourdan.

Ce qui donnait à la seigneurie de Sermaise son importance, c’étaient les fiefs qui en dépendaient ou qui l’avoisinaient, réunis, pour la plupart, dans la même main, aujourd’hui fermes ou écarts qui constituent la commune de Sermaise :

Mondétour ou plutôt Maudétour, mauvais détour, à cause de sa situation escarpée et de ses mauvais chemins[2].


    par la présence de fondations nombreuses et de pierres qui se rencontrent dans les prés plus bas que le hameau actuel.

    Fief du Bouchet, fief de la Chaise, assis en la paroisse de Roinville, etc. — Ban de 1697.

  1. Aveu de Gilles d’Hémery, seigneur de Sermaise, 1402. — Autres aveux de 1487-1497, etc., etc. — Fonds Roger.

    Il y a, dans l’église de Sermaise, les pierres tumulaires de trois personnages dont un portait le nom de baron de Sergmès, fondateur ou au moins restaurateur de l’église. Cette pierre, qui était placée au pied de l’autel de Sainte-Anne, s’était assez bien conservée. Mais, il y a environ quinze ans, on a imaginé de l’enlever, de la couper et de la placer dans un endroit de passage, où elle s’est en partie effacée. La date, au dire des habitants, était celle de 1522.

    Les d’Hémery, au xvie siècle, donnèrent dans la Réforme. Louis d’Hémery, seigneur de Sermaise, abjura le 16 juin 1587. Nous avons retrouvé l’attestation de Louis Hurault, seigneur de Villeluysant, bailli et gouverneur de Dourdan, et le certificat du curé et du vicaire de Sermaise.

  2. Antoine de Lucault, Jacques d’Averton, Adrian Berthelot, pour le fief de Maudestour. — Coutumes (1556).