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CHAPITRE III

DOURDAN, DE PHILIPPE-AUGUSTE À PHILIPPE LE BEL
1180-1307


Le long et brillant règne de Philippe-Auguste fut pour Dourdan une époque privilégiée entre toutes. L’antique villa des vieux rois capétiens attira plus d’une fois les regards de l’illustre monarque, fidèle sans doute à des souvenirs d’enfance et héritier de la prédilection de son père et de sa mère pour le paisible et riant séjour du domaine royal. La chasse l’y attirait, comme elle y avait attiré ses prédécesseurs, comme elle y retint bien souvent les princes qui lui succédèrent. Ce sont sans doute les exigences de la chasse qui l’entraînèrent à un acte tant soit peu arbitraire qui devait éveiller, plusieurs années après lui, les pieux scrupules de son saint petit-fils Louis IX : nous voulons parler du retrait des bois de Louye concédés par Louis le Jeune aux religieux de Grandmont et repris par le domaine, les textes ne disent pas à quelles conditions, jusqu’à saint Louis, qui se fit un devoir de les restituer, comme nous le verrons par la suite.

Brussel, à la fin de son « Nouvel examen de l’usage général des fiefs en France pendant les xie, xiie, xiiie et xive siècles[1] », a transcrit « le compte général des revenus tant ordinaires qu’extraordinaires de Philippe-Auguste pendant l’an 1202. » Ce compte renferme un certain nombre d’articles relatifs à Dourdan, ville du domaine royal. Nous les

  1. 2 vol. in-4o, Paris, 1727 ; tome II, Appendice, p. cxli.