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CHAPITRE XXIII.

Le boisseau, qui se trouvait être ¹⁄₁₂ du septier[1].

Les 100 minots qui formaient le muids de Paris faisaient 2 muids 4 minots de Dourdan.

La même mesure était usitée pour le blé et pour l’avoine.

Tous les blés se mesuraient à Dourdan au minot, coupé au rouleau grain sur bords. Le septier ou 12 boisseaux de Dourdan ne remplissait que 11 boisseaux ½ de Paris. Le septier d’avoine de Paris était le double de celui de Dourdan.

La mesure de Saint-Arnoult et de Rochefort, comparée à celle de Dourdan, était moindre de ¹⁄₂₄ pour le blé et l’avoine.

Celle d’Étampes, pour le blé seulement, était de ⅛ plus forte ; on y nommait le septier sac.

À Janville tous les grains se vendaient par sac, mines et minots. Le sac faisait 3 mines ; les 12 sacs un muids de Dourdan, plus un minot ou ¹⁄₄₈[2].

La question du mesurage a toujours joué sur les marchés un rôle important. À Dourdan, plus que partout ailleurs peut-être, elle a eu ses péripéties et son histoire, et elle peut, si on l’étudie dans ses détails, fournir des documents intéressants pour la connaissance du mouvement général du marché de notre ville.

L’antique et proverbiale bonne foi de nos pères n’empêchait pas, paraît-il, dès les xve et xvie siècles, des abus de confiance très-graves dans la vente des grains. Ajoutons que la royauté à court d’argent, voyant un moyen de battre monnaie, saisit l’occasion de créer les offices de mesureurs, dans un édit daté de janvier 1569.

Charles IX rappelle que, par différentes ordonnances, l’intégrité du mesurage des grains a été quelque temps sauvegardée, mais il ajoute : « Depuis que les troubles et guerres civilles qui ont eu cours et pulullé en ce dit royaume et qui n’ont apporté avec soi que tous changemens, la justice étant anéantie et méprisée entre les marchands tant forains qu’étrangers, fréquentans les foires et marchés de notre dit royaume et au lieu de ce beau titre et honneur de fidélité qui reluisoit entre eux, étant possédez d’une avarice et ambition, ne tâchant qu’à tromper et decevoir notre pauvre peuple, vendant leur bled à fausses mesures contre et au préjudice desdites ordonnances, pour à quoi pourvoir et couper chemin auxdits abus et malversations, sçavoir faisons…, avons créé et créons…[3]. »

Un nouvel arrêt fiscal de 1620, portant attribution d’hérédité de l’office de mesureur, vint en compléter le monopole. L’office de mesureur

  1. Il y avait une espèce de boisseau de convention à 15 au septier, employé par les aubergistes pour faire des bénéfices sur la pratique.
  2. Ajoutons que la livre était de 16 onces comme à Paris, et que le poinçon, mesure des liquides, qui contenait à Paris 240 pintes, n’en contenait que 160 à Dourdan.
  3. Archives de l’Église.