Page:Chronique d une ancienne ville royale Dourdan.djvu/268

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
252
CHAPITRE XIX.

Laurent de Dourdan. » Les deux établissements sont visités le 10 octobre 1560, en vertu d’un édit du roi sur les maisons hospitalières[1].

En 1564, dans des jours mauvais, c’est à la main ferme d’un laïque que les intérêts de l’Hôtel-Dieu sont confiés par les habitants assemblés. Noël Boutet, seigneur de Bois-Poignant, homme influent et qui appartient à l’ancienne noblesse comme héritier du fameux privilégié de Châlo-Saint-Mard, est commis au régime et gouvernement de la maison[2].

C’est encore un prêtre, Cristophle-le-Prince, que nous retrouvons en 1576 avec le titre de maistre et administrateur.

Mais en 1577, comme les affaires des pauvres sont aussi compromises que celles des habitants en général par les désastreuses années qui viennent de s’écouler, des commissaires par justice, Denis Fanon et Jean Montqueron, sont chargés du gouvernement. Les ravages de la guerre, le pillage des Huguenots, le massacre ou la fuite des habitants, après le siége de 1567, ont annulé tous les revenus. L’Hôtel-Dieu possède aux environs de Liphard et de Vaubesnard plusieurs pièces de terre formant plus de 68 arpents tenus à bail emphytéotique à la charge de deux muids de grains par an. Mais, depuis vingt-neuf ans, il n’a été rien payé, et c’est tout un procès à suivre : il faut obtenir des sentences du bailliage, un arrêt de la cour, et faire faire par experts une appréciation de la valeur moyenne du grain pendant les vingt-neuf années, d’après les registres recherchés et rapportés par les appréciateurs jurés. Un nouveau bail du revenu de l’Hôtel-Dieu est passé le 16 mars[3].

Deux hommes d’affaires, le procureur Guillaume Deschamps et le marchand André Pelault, continuent, en 1585, à administrer comme commissaires. La fatale campagne de 1591 remet tout en question à Dourdan et ruine en partie l’hospice.

Quand la paix se rétablit, un prêtre, messire François Landuyer, obtient la gestion de l’Hôtel-Dieu. Mais la charge matérielle lui parait trop lourde, et, le 23 janvier 1604, il se démet du temporel, laissant aux habitants le soin de le faire régir « par main de commissaire, ainsi qu’auparavant on avoit de bonne coustume faire. » Il se réserve le spirituel, moyennant une pension de 75 livres et le logement[4].

    1o Un grand jardin à la Croix Saint-Jacques, — chargé de 14 deniers parisis de cens.

    2o Six arpents de terre au champtier vers Louye, — de 16 deniers tournois ;

    3o Dix arpents de terre en quatre pièces, au champtier de Chastillon, — de 31 deniers parisis ;

    4o Quatre arpents en trois pièces, au champtier de Normont. — Déclarations censuelles.

  1. B. 3. 6.
  2. B. 3. 7.
  3. B. 3. 11.
  4. A. 1. 4.