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CHAPITRE XVIII

LE CHÂTEAU


Que le lecteur ne cherche pas, dans ce chapitre, l’histoire du château de Dourdan ; elle est partout dans ce livre : car cette histoire est celle de la ville elle-même. La ville et le château ne font qu’un ; et nous avons esquissé le récit de leurs communes destinées. Faits l’un pour l’autre, le village et le château primitif sont solidaires dès le principe. C’est parce qu’il s’est groupé quelques familles dans notre fertile vallon, au centre d’une clairière des grands bois d’autrefois, sur le cours d’une rivière et sur le bord d’un étang, qu’un point s’est fortifié pour servir de védette, et de refuge en cas d’incursion. C’est parce que ce lieu fortifié s’est offert comme une sauvegarde, une garantie, un point de ralliement, que les habitations se sont multipliées tout à l’entour, se sont serrées jusqu’à former une cité. Devenu, avec le temps, centre à la fois militaire et politique pour les maîtres de la contrée, le château s’est agrandi et le seigneur en a fait au besoin sa retraite.

Telle est, en deux mots, l’histoire de l’oppidum gaulois qui occupe Dourdan à l’origine, du poste romain qui reprend la place, du château mérovingien et carlovingien qui succèdent. Le premier de ces établissements fortifiés n’est qu’un enclos de palissades et de fossés qui protègent un fort central de pierre ou de bois, assis sur la motte naturelle qui domine la vallée et peut renfermer au besoin, dans son enceinte, un village de caba-