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L’ÉGLISE SAINT-GERMAIN

Hollande. Comme il faut célébrer, non-seulement les avantages des Français, mais encore les avantages des alliés des Français, les Dourdanais finissent par se fatiguer un peu de ces réjouissances, et se montrent moins ardents pour les feux de joie à la porte de l’église, si bien qu’après en avoir commandé un pour la prise des forts de Mahon, le 25 juillet 1756, l’intendant écrit au bailliage : « J’en passerai la dépense, que vous aurez soin de ménager le plus qu’il sera possible. »

Pourtant Dourdan faisait de son mieux et la pompe ne laissait rien à désirer. Ceux qui voudront en juger pourront lire à la fin de ce livre la description du Te Deum de Dourdan à la paix d’Aix-la-Chapelle, en 1748[1].


§ IV.

RESSOURCES DE L’ÉGLISE.

Les paroissiens. — La paroisse Saint-Germain était de beaucoup la plus importante et la plus peuplée des deux paroisses de Dourdan. Il serait assez difficile de préciser sa circonscription et surtout de l’expliquer, car elle présente les plus étranges anomalies, ne paraît suivre aucun ordre régulier et ne répond à aucune convenance de proximité ou de situation. Une tradition rapporte que, pendant une terrible peste, les religieux qui desservaient la paroisse Saint-Pierre s’étant refusés ou n’ayant pas suffi à assister tous leurs paroissiens, les prêtres de Saint-Germain administrèrent les malades et acquirent à leur paroisse toutes les maisons où ils avaient exercé leur ministère. Quoi qu’il en soit, le pouillé du diocèse de Chartres, rédigé dans la seconde moitié du xiiie siècle et publié par Guérard[2], donne déjà à l’église Saint-Germain 220 paroissiens quand il n’en donne que 36 à Saint-Pierre et fixe l’estimation de l’une à 80 livres quand il n’estime l’autre qu’à 10. Au xviiie siècle Saint-Germain était arrivé au chiffre réel de 2,500 paroissiens, et Saint-Pierre ne dépassait pas celui de 500. Les deux circonscriptions, résultats primitifs de vieilles donations, d’anciens droits, d’antiques censives, étaient tellement enchevêtrées qu’on voyait des maisons situées derrière Saint-Germain, rue

  1. Pièce justificative XXI.
  2. Cartul. de Saint-Père de Chartres, t. Ier. — Tiré du Livre blanc de la bibl. de Chartres. — On se rappelle comment il faut multiplier ces chiffres de paroissiens et de revenus pour avoir les nombres véritables. — Voir chapitre IV.
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