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CHAPITRE XVI.

autrefois à une seule pente, a été converti en une série de petits combles à deux pentes prenant la forme des pignons des quatre chapelles et séparés par des chénaux, cause de fuites et de dégradations continuelles des voûtes de la petite nef. Trois des chapelles sont éclairées par de grandes fenêtres ogivales dont les meneaux forment, en se ramifiant, des portions de trèfles, des lobes et courbes diverses.

Entre les contreforts, au-dessus des chapelles, six grandes baies également garnies de meneaux laissent pénétrer le jour dans la nef. Sur la crète du mur court dans toute la longueur une corniche à moulures toriques et sculptées de feuillages, remaniée au xve siècle dans les trois premières travées près de la tour. Au-dessus, se dresse le grand comble couvert d’ardoises, avec sa flèche en charpente de forme octogonale, percée à sa base de huit baies en ogive et terminée par une pyramide aiguë[1].

Dans une des chapelles est l’entrée latérale de l’église dont le petit portail ne manque pas d’originalité et de finesse. À l’intérieur d’une sorte de cadre rectangulaire formé par des colonnettes et une corniche ouvragée, un tympan de courbe assez bizarre composé de portions d’arcs convexes et concaves et se détachant sur deux fenêtres qui épousent sa forme, se trouve inscrit au-dessus de la baie de la porte arquée en anse de panier. Dans ce tympan, au-dessus de l’archivolte de la porte décorée d’un rinceau de feuillages, un bouquet avec bague et choux supporte une niche étroite et longue, aujourd’hui vide, accompagnée de deux autres fort petites. La travée se termine, comme les autres, par un pignon à la base duquel deux bêtes sont accroupies.

Reliée par une dernière travée, la chapelle de la Vierge, qui fait maintenant le fond de l’église, est également garnie sur ses angles de contreforts saillants entre lesquels sont percées des fenêtres avec arc plein-cintre. Au-dessus du couronnement qui s’élève à deux mètres environ de la terrasse de la nef, un comble en charpente, pentagonal à sa base, se termine en pyramide, mais reste de beaucoup au-dessous du grand comble de l’église.


    arc soutenir son extrémité. Les deux derniers contreforts, du côté du chevet, qui datent du xiiie siècle, diffèrent des autres. Ils n’ont qu’un petit pilastre au devant duquel une colonne cylindrique isolée, ornée de base et chapiteau à feuillages d’un joli style, soutient l’extrémité de l’arc. Il est à remarquer que ces deux derniers contreforts ne sont pas dans le prolongement des arcs-doubleaux de la nef. Les premiers constructeurs ayant sans doute à respecter quelque bâtiment, comme cela arrivait souvent à cette époque, ont dû placer ces contreforts en biais, ce qui fait que, loin de soutenir les voûtes, ils ont été repoussés par elles et ont perdu leur aplomb.

  1. Ce grand comble, refait au xve siècle, devait être bien compris et d’une belle exécution ; plusieurs fois remanié, il se compose aujourd’hui de huit fermes en chêne. Des entraits décorés de moulures et terminés à leur extrémité par des têtes de monstres, quelques poinçons, aiguilles, etc., ornés de sculptures, donnent l’idée de sa facture.