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CHAPITRE XIV

alors qu’à quatre. Étampes en avait un et c’est du bailli d’Étampes, Hugues de Gravelle, que relève la prévôté de Dourdan dans le compte de 1202. C’est lui qui établit le compte de la recette et de la dépense pour cette ville du domaine royal qui devait avoir un jour elle-même son bailli.

Saint Louis multiplia les baillis dont le chiffre atteint 17 sous son règne. Dourdan n’eut pas encore le sien. C’est le bailli d’Orléans, Johannes Jaucus, qui inscrit dans le compte de 1234, dont nous avons parlé en son lieu, la recette des grains de Dourdan et la dépense de ses travaux. Au compte de 1285, pour la reine Marguerite, alors usufruitière de Dourdan, c’est toujours de prévôté qu’il s’agit. C’est la préuosté de Dourdan que donne en 1307 Philippe le Bel à son frère Louis d’Évreux. Il est bien constant que le bailliage ne remonte pas à Dourdan au delà du xive siècle, en dépit des auteurs complaisants qui en font honneur à Hugues-Capet sans se soucier de savoir s’il y avait alors ou non des baillis.

C’est Louis d’Évreux qui demanda, suivant toute apparence, l’érection de Dourdan en bailliage, vers 1310, à moins que ce ne soit son fils Charles qui l’ait obtenue en 1327, en même temps que l’érection de sa baronnie d’Étampes en comté, car dès l’année 1329 figure un bailli à Dourdan, et depuis cette époque la liste des baillis de Dourdan nous est fournie d’une manière assez complète par des actes publics ou des titres particuliers que de Lescornay a vus et dont beaucoup ont été dépouillés par nous. C’est déjà pour le bailliage de Dourdan un brevet d’ancienneté fort honorable, et quand on considère le peu d’étendue de son ressort et le grand nombre de villes plus considérables longtemps privées de bailliage, on a tout lieu de penser que l’ancien village du domaine royal fut en cela privilégié de ses maîtres. Ce qui ajoute de l’importance au bailliage de Dourdan, c’est la coutume spéciale qui le régit de tout temps, une de ces coutumes qu’on appelait souchères et que nous avons vu rédiger et confirmer solennellement au xvie siècle.

Le prévôt n’en continua pas moins ses fonctions de juge ordinaire en matière civile, statuant en première instance ou souverainement sur les affaires entre roturiers, que le bailli n’attirait point à lui. La prévôté de Dourdan avait son sceau spécial. Ce sceau fait partie de la collection des archives de l’Empire, sous le no 4796, pour l’année 1333. Il est accompagné de trois contre-sceaux[1]. On se souvient que, dès 1190, un aveu

  1. Description d’après l’inventaire de M. Douët-d’Arcq :

    Sceau. — Écu chargé d’une fleur de lys brisée d’une bande componnée. — Rond, de 40 mill.

    …OSITVRE…ORDA…

    (Sigillum prepositure de Dordano.)

    Appendu à un acte de « Gile de Braules, garde du séel de la prévosté de Dourdan, » du mardi avant la Trinité 1333. (Arch. de l’Emp., J. 166, no 18.)