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CHAPITRE XIII.

les droits et jouissance des tuileries, fours et poteries dépendant de Potelet, qui avaient alors une grande importance[1].

Aux terrains des Murs et de Potelet venaient s’ajouter les « étangs » et les « prés. » — Les trois étangs, le grand étang ou étang du Roi, situé entre Dourdan et Potelet, l’étang de Gaudrée, situé au levant de la ville, et celui de la Muette ou de la Meutte, à droite de la route des Granges, avant la montée, appartenaient tous au domaine, ainsi que le poisson qui en provenait.

L’étang du Roi d’abord, les deux autres par suite, furent desséchés et convertis en prés. On attribua aux brouillards qui s’élevaient de ces eaux dormantes des fièvres et des maladies auxquelles les riverains avaient été sujets, et le domaine qui trouvait de l’avantage à rendre cet emplacement à la culture, en opéra volontiers le dessèchement. Ceci porta à 29 arpents environ les prés et pâturages dont il recueillait les fruits[2]. Il faut y joindre quelques petits marais et jardins, quelques vignes et quelques pièces de terre aux abords des étangs[3].

Villages voisins. — 1o Le village des Granges-le-Roy. Cette ancienne dépendance, cette sorte de grenier de Dourdan qui, à une époque reculée, donnait presque tous ses produits aux maîtres du domaine, avait graduellement échappé à leur censive par les acquisitions successives faites par la riche abbaye de Longchamp. Presque tout le domaine des Granges-le-Roy appartenait aux religieuses. Par la transaction et l’échange faits avec les ducs d’Orléans en 1756, elles se désistèrent de la plus grande partie de leurs droits. C’est ainsi que la ferme des Granges fut louée, en 1778, au compte du domaine. Certains revenus n’avaient jamais cessé d’appartenir, dans cette paroisse, aux seigneurs de Dourdan, et ils en conservèrent jusqu’au bout la jouissance : c’était d’abord la garenne des Granges, terrain planté de haies et de buissons entre les Granges et Dourdan. — C’étaient aussi plusieurs cens et rentes dus par les manants et habitants des Granges et de la Forêt-le-Roy, pour leur usage dans la forêt et autres redevances, entre autres les cens « Bourgongneux » dus à la Chandeleur par les hoirs de Jehan Bertrand. — C’étaient encore, si on avait voulu continuer à les réclamer, car l’article figure même dans le compte de 1646, « les gélines des Granges-le-Roy qui se lèvent et paient par chacun an le jour de Noël ou le lendemain, quand le seigneur vient à Dourdan ; et les pains et deniers que ledit seigneur prend par chacun an audit lieu des Granges, le lendemain de Noël[4] ».

  1. Archives du Loiret, A. 1373.
  2. Le grand étang, à lui seul, en contenait 14 ; l’étang de Gaudrée et celui de la Muette, chacun 3 ; les prés Trembleur et de Potelet, 3 arpents ½ ; celui de Grillon, 1 arpent ½ ; celui de Roinville, 3, et le clos Sanguin, près de Sermaise, 1 arpent ¼.
  3. Une de ces pièces, près l’étang de Gaudrée, servait anciennement de pépinière. — Février 1683, réunion au domaine de trois pièces de terre situées hors les murs, entre l’étang et le moulin du Roi, usurpées par le concierge du château.
  4. Les gélines et les pains étaient destinés aux oiseaux et aux chiens de chasse.