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LA SEIGNEURERIE ET LES CENSIVES DE DOURDAN.

La ferme des mouches à miel de la ville de Dourdan.

Les champarts, cens et rentes dus pour concessions de terrains faites dans la ville, dans les fossés de la ville et du château, et les permissions d’avoir des ouvertures dans les murs de Dourdan[1].

Nous devons ajouter :

Le Moulin du Roi, sis au bas de la ville, sur la rivière d’Orge, et vers la fin la grange y attenant.

Le Château avec toutes ses dépendances.

Banlieue de la ville. — Parmi toutes les enclaves des propriétés et censives étrangères qui se divisaient le territoire autour de Dourdan, le domaine avait conservé un certain nombre de possessions et de droits qui avaient, la plupart, une date fort ancienne, et s’étaient toujours transmis avec la seigneurie.

Au premier rang était « la revenue de la terre des Murs et de Potelet. » — L’hostel ou terre des Murs, des Meurs ou des Mures, cette vieille ferme d’une soixantaine d’arpents, centre d’une antique exploitation rurale et peut-être d’une noble habitation, était situé à l’ouest du grand étang de Dourdan, entre le clos de Plaisance et Potelet, dans une pièce limitée au nord par la prairie, au midi par le chemin de Grillon, et entourée de canaux. Il avait été, on s’en souvient, baillé à cens et rente par le sieur de Gobaches aux héritiers de Jean Seigneur (1483)[2]. Ce bail fut renouvelé au sieur Arnaud de Junquières (confirmation du 6 février 1683) et la rente en grains, portée par le terrier de 1538 à 15 septiers environ, finit par se payer en argent, sur le pied de 150 livres, en conséquence d’un abonnement verbal. Quant au fameux buisson ou « taloppée » réservé dans la terre des Murs pour l’ébat des lapins du roi, un jugement du 10 septembre 1680 le réunit au domaine de Dourdan[3]. — Les terre et moulin de Potelet ou Poutelet avaient été démembrés au xvie siècle. Trois frères, Annibal, Scipion et Alexandre de Ferrières, qui en étaient alors possesseurs, avaient été condamnés à mort par sentence du bailli de Dourdan du 4 octobre 1564, et la moitié de leur bien, confisquée au profit de la duchesse de Guise, dame de Dourdan, avait été donnée alors par elle à Guillaume de Neufchelles ; l’autre moitié, confisquée au nom du roi, et consistant dans l’emplacement du moulin, avait été accensée, à la charge d’un denier parisis de cens, de 4 septiers de blé et 2 poules, envers le domaine. Le sieur Arnaud de Junquières, conseiller du roi, contrôleur général de la grande chancellerie, premier secrétaire de Louvois et de Le Tellier, en fit l’acquisition vers 1680 et fut confirmé (16 mars 1683) dans

  1. Archives du Loiret, A. 1381.
  2. Le duc d’Orléans, désirant établir d’une manière certaine ses droits domaniaux sur les Murs et Potelet, fit une requête à la cour des Comptes pour avoir des extraits des anciens titres du domaine, qui lui furent expédiés le 18 août 1679.
  3. Sentence rendue par Lallemant de Lestrée, commissaire au terrier de 1676 de l’apanage du duc d’Orléans. — Archives du Loiret, A. 1380.
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