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DOURDAN SOUS LES DUCS D’ORLÉANS.

années laborieuses, agitées, bientôt troublées du xviiie siècle, poindre et luire les jours sinistres de l’orage révolutionnaire qui clôt notre histoire et ouvre l’avenir en brisant le passé.

La période à laquelle nous sommes arrivés peut, à un point de vue général, être envisagée comme la période normale de l’existence historique de Dourdan. Ce n’est pas que l’intérêt qui s’y attache soit plus puissant, ni que des faits nouveaux la remplissent. Tout au contraire, le silence, presque l’oubli, signalent seuls cette dernière ère de plus d’un siècle. Il n’y a plus de place pour un récit, et, faute d’événements à enregistrer, la tâche de l’historien peut paraître finie. Mais précisément, si ce n’est plus l’époque des luttes belliqueuses, c’est l’âge vraiment instructif d’une ville qui a le loisir de suivre régulièrement ses destinées. Dourdan, sous les ducs d’Orléans, peut donc nous offrir, non pas un émouvant chapitre, mais le tableau modeste d’une cité paisible et ordonnée, administrée suivant un régime qui n’est plus et pourtant nous touche de près, puisque le nôtre en est sorti.

C’est pourquoi nous avons réservé pour cette place l’étude des divers éléments qui constituaient la vie civile, religieuse, municipale de Dourdan, et nous présenterons successivement au lecteur, dans une suite de paragraphes spéciaux, les détails les plus intéressants que nous avons pu recueillir sur :

La seigneurie de Dourdan, la forêt, le domaine, sa consistance, ses mouvances et ses censives ;

Les juridictions diverses qui y étaient établies et les offices publics qui s’y exerçaient ;

La ville sous ses différents aspects ;

Les monuments affectés aux services généraux ;

Les églises ;

Le château ;

L’Hôtel-Dieu ;

La maison de la communauté ;

Les châteaux de Grillon et du Parterre ;

Les prisons ;

Le marché aux grains ;

L’industrie et le commerce.

Le plus souvent notre description se rapportera à un ordre de choses particulièrement en vigueur à l’époque à laquelle nous sommes parvenus, c’est-à-dire aux xviie et xviiie siècles ; néanmoins, beaucoup de traits nous reporteront à des périodes plus anciennes ; ce sera un complément de ce que nous avons déjà pu dire, un supplément à ce que nous avons négligé ou différé d’aborder jusqu’ici. Souvent aussi, l’enchaînement des faits nous amènera jusqu’aux temps actuels, et le tableau du présent se trouvera naturellement faire suite au tableau du passé.

Un mot d’abord sur l’ordre de succession des divers personnages