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DOURDAN SOUS LOUIS XIII ET ANNE D’AUTRICHE.

taires. C’est à cette époque aussi qu’il faut rapporter la restauration des deux tourelles qui flanquent l’entrée.

Le roi aimait beaucoup M. de Bautru, l’un de ses maîtres d’hôtel et meilleurs conseillers. Marie de Médicis, dès 1624, trouva bon que M. de Montbazon cédât à cet officier, en en réservant toutefois la survivance pour son fils, les fonctions et le titre de gouverneur et bailli de Dourdan.

Cette même année 1624 est la date que portent les Mémoires de la ville de Dourdan, par Jacques de Lescornay. Fils cadet de Jehan de Lescornay, que nos lecteurs connaissent bien, Jacques, sieur du Mont, était depuis 1612 en possession de la charge d’avocat du roi à Dourdan. Pour s’acquitter plus dignement de ses fonctions, comme il le dit dans sa préface au roi, il entreprit une exacte recherche de l’ancienne consistance du domaine et « mérita, prétend-il, l’agréable fécondité de laquelle Dieu récompence le plus souuent ceux qui tendent à bonne fin, c’est-à-dire une grande lumière dans l’antiquité du païs. » Cette première ouverture lui ayant donné l’envie et l’adresse de passer outre et lui ayant fait connaître que Dourdan pouvait entrer en parallèle avec les lieux les plus renommés de la France, comme ayant toujours été possédé, chéri et fréquenté des rois et princes du sang, « ceste cognoissance luy estoit un thrésor caché qu’il n’osoit découvrir, craignant d’être accusé d’imposture. » Mais la venue du jeune monarque en ces lieux, le désir surtout que paraît avoir eu la reine mère de l’y retenir ont fait prendre l’essor à l’historien ; « il a pensé devoir seconder ces pieuses intentions en montrant à Sa Majesté, par les exemples de ses devanciers, que ce païs luy estoit naturellement dédié, et qu’elle ne le pouuoit mespriser sans se priuer d’une infinité de plaisirs et de très agréables passe-temps[1]. »

Nous avons dit la valeur historique qu’il faut attacher aux Mémoires de de Lescornay ; nous ne nous occupons ici que de la partie consacrée à Louis XIII, et nous lui empruntons encore quelques détails, en laissant de côté les éloges, dans le goût du temps, donnés à chacune des vertus du prince, prises l’une après l’autre et mises en parallèle avec les vertus correspondantes de saint Louis ; les rapprochements avec l’ancien Testament et l’antiquité païenne ; les ingénieux pronostics que l’auteur tire du passé pour l’heureux avenir du souverain et de la ville, etc.

Louis trouva, à ce qu’il paraît, à Dourdan, plusieurs occasions de faire preuve du bon sens et de l’équité qui devaient lui mériter le surnom de

    d’hui, par suite d’une malheureuse concession, une haute maison qui produit un déplorable effet.

  1. On conserve à la réserve de la Bibliothèque Impériale l’exemplaire de dédicace du petit volume de de Lescornay, relié en maroquin rouge semé de fleurs de lys, et au chiffre de Louis XIII. — C’est par erreur que le P. Lelong, dans sa Bibliothèque historique de la France, cite deux éditions des Mémoires de de Lescornay, une de 1608, et une de 1624.