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LIEU DE LA NAISSANCE DE CHRISTOPHE COLOMB.

père, son aïeul, la plupart de ses parents paternels étaient de Gènes, le fils de Christophe Colomb se considérait lui-même comme Génois d’origine ; il affectionnait la langue italienne , la seule qu’il parlât habituellement dès qu’il était hors du territoire espagnol. Il revendiquait les souvenirs du berceau paternel ; disait que Gênes était sa patrie ; et s’en prévalait pour réclamer, à ce titre, le concours de tout honnête Génois, dans l’achat et l’envoi des ouvrages imprimés ou manuscrits qu’il faisait rechercher à l’étranger, afin de composer sa précieuse bibliothèque qu’on voit encore à Séville. En retour de la gloire, qu’en naissant dans ses murs son père avait léguée à Gênes, don Fernando Colomb comptait sur le dévouement de tous les membres de cette cité. Il considérait un Génois, en quelque ville de l’Europe que l’eût amené le négoce, comme son correspondant naturel. Même pour remplir ses intentions pieuses à Rome, où se trouvaient pourtant des religieux espagnols, il désignait l’entremise officieuse de quelque négociant génois. Et sa prédilection à l’égard des compatriotes de son père était si manifeste, qu’à sa mort, son exécuteur testamentaire, le licencié Marcos Felipe, respectant ce fidèle souvenir, crut devoir inviter à ses funérailles , qu’on célébra avec une pompe princière dans la cathédrale de Séville, tous les notables négociants génois, en leur qualité de compatriotes du noble défunt1.

Ainsi, à travers un espace de soixante-huit ans, dans

1. « Y à esta misma fueron convocados los senores y caballeros de este ciudad y todos los senores Genoveses de la nacion del senor don Hermodo. » — Declaraciones del testamento de D. Hernando Colon que hizo su albacea y amigo el licenciado Marcos Felipe relater de la awliencia real de grados de Sevilla. — Coleccio de documentes médites para la historia de Espana, tomo XVI, p. 459.