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136 LE SYSTÈME DES REPARTIMIENTOS. saient point d’appartenir à leurs souverains naturels. Leur dépendance et leur liberté ne recevaient nulle atteinte de ce travail périodique. Seulement ils prenaient Tbabitude de se grouper, de vivre ensemble. Leurs rapports avec les Européens pouvaient faciliter leur introduction au chris- tianisme. Ce service public n’était pas plus l’esclavage que les prestations communales ne sont, aujourd’hui, une corvée dégradante. Mais les gouverneurs substitués à l’Amiral, au mépris de ses droits, en dénaturant le principe et le but de cette prestation, eurent bientôt converti la prestation en corvée; la corvée, en esclavage-, et l’esclavage en destruction de la race indigène. Bobadilla et son succes- seur ont seuls organisé le système des « repartimientos » devenu fatal aux naturels d’Haïti. Colomb, bien loin d’y plop consentir, déplora le premier cet abus. La seule accusation fondée qu’aient portée contre lui ses ennemis consistait dans son opposition formelle au baptême des Indiens. Il pourra sembler étrange que le Messager du Salut, qui plantait en tous lieux des Croix et conviait les indi- gènes à vénérer ce symbole, les repoussât de l’Église quand ils désiraient y entrer. Rien n’est plus réel ce- pendant. Nombre d’Indiens, alléchés par l’appât de la nouveauté, leur penchant enfantin à l’imitation, et surtout les immu- nités accordées aux convertis, sans avoir la moindre notion du christianisme, demandaient le baptême comme ils auraient demandé une veste ou un chapeau d’Europe. L’Amiral opposa toute son énergie à la condescendance de certains ecclésiastiques dont le prosélytisme trop indul- gent favorisait ce prétendu mouvement reUgieux, et qui, dans le désir d’accroître promptement leur troupeau.

--82.228.205.165 (d) 5 décembre 2012 à 14:06 (UTC)--82.228.205.165 (d) 5 décembre 2012 à 14:06 (UTC)