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ÉTIENNE DOLET

adressée à Ferrie Carondelet et une épitaphe sur Urceus. En 1505 mourut Beroaldo l’aîné, et Jean de Pins se hâta d’écrire sa biographie, qui fut imprimée à Bologne la même année avec une vie de sainte Catherine de Sienne[1].

En 1508, pour céder, paraît-il, au désir de sa famille, il revint à Toulouse. Fort peu ambitieux, ne recherchant ni la richesse, ni les honneurs, il était aussi peu soucieux de la gloire littéraire. Il n’avait pas d’autre intention et pas d’autre but que de se vouer à l’étude et à la société des hommes cultivés. Les quarante premières années de sa vie se passèrent ainsi, mais sa nomination au poste honorable de conseiller clerc du parlement de Toulouse vint changer le cours de son existence et pendant douze ans lui fit prendre une part active aux affaires. Les capacités et le zèle qu’il montra dans l’accomplissement de sa charge le firent remarquer de Du Prat, alors premier président du parlement de Paris et qui avait autrefois occupé l’emploi d’avocat général du parlement de Toulouse. Le premier président eut l’occasion de voir combien grande était sa valeur, et lorsque, à l’avènement de François Ier, les sceaux, confiés jusque-là à Estienne Poncher, furent remis à Du Prat, un des premiers soins du nouveau chancelier fut d’appeler Jean de Pins à Paris, où François Ier le remarqua à son tour. Il accompagna le roi et le chancelier en Italie, probablement en qualité de secrétaire de Du Prat, et suivit les Français à la victoire de Marignan et à leur entrée triomphale dans Milan. On songea bientôt à installer un sénat chargé du gouvernement du duché. Il était composé de Français et d’Italiens ; Jean de Pins fut placé à la tête des premiers et il s’acquitta admirablement de cette nouvelle charge.

Cependant il pouvait à peine avoir commencé à exercer ces

  1. La biographie de Beroaldo fut réimprimée par Meuschenius dans ses Vitæ summorum dignitate et eruditione virorum ex rarissimis monumentis, Coburg 1735. Outre les livres cités dans le texte, Jean de Pins était l’auteur d’une brochure intitulée : De vita aulica. Toulouse s. d. Tous ses ouvrages sont fort rares.