Page:Christie - Étienne Dolet, trad. Stryienski, 1886.djvu/71

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CHAPITRE IV

TOULOUSE


Tantum religio potuit suadere malorum.
Lucrèce.


La mission de Langeac à Venise prit fin au bout d’une année et Dolet revint en France avec lui, dans l’intention de se vouer avec plus d’ardeur que jamais à l’étude de la littérature latine ; il avait toujours en vue le grand travail auquel il pensait depuis l’âge de seize ans ; — son but était de prouver la supériorité du style de Cicéron comparé à celui de Salluste, de César, de Térence et de Tite-Live. Quoiqu’il ne fût que dans vingt-deuxième année, il avait déjà rassemblé une grande collection de matériaux et — la modestie étant son moindre défaut — il se croyait en état d’écrire ce livre important. Extrêmement soucieux de sa gloire présente et future, il ne désirait pourtant pas ce succès vulgaire qui mène à la richesse et aux honneurs. Aucune de ses lettres, aucun de ses écrits ne nous laisse de doute à cet égard ; il lui suffisait d’avoir le moyen de vivre et de poursuivre ses tra-