tion qui nous montrent, si l’auteur croyait qu’ils pussent avoir quelque effet, combien il connaissait peu le cœur cruel et l’esprit étroit du premier président :
Quand on m’aura ou bruslé ou pendu,
Mis sur la roue, et en cartiers fendu ,
Qu’en sera-t-il ? ce sera ung corps mort.
Las ! toutesfoys n’auroit-on nul remord
De faire ainsy mourir cruellement
Ung qui en rien n’a forfaict nullement ?
Ung homme est-il de valeur si petite ?
Est-ce une mouche ? ou ung verms, qui merite,
Sans nul esgard si tost estre destruict ?
Ung homme est-il si tost faict et instruict,
Si tost muny de science et vertu ,
Pour estre ainsi qu’une paille ou festu,
Anihilé ? faict-on si peu de compte
D’ung noble esprit qui mainct aultre surmonte ?
Il conclut en demandant au parlement :
Ung bon arrêt qui en sens bref et court
Dira comment la venerable court
Du parlement de Paris me remect
En mon entier : et qu’au neant el mect,
Du tout en tout, mon emprisonnement,
Sans que jamais bruict en soyt aultrement ?
Cela faisant justice vous fairez,
Et d’equité grande vous userez.
En relevant l’innocent de malheur,
Qui me taira jamais vostre valleur".
En s’adressant au cardinal de Tournon, le tout -puissant ministre, il proteste de son innocence, il éloigne de lui toute pensée hérétique, il déclare qu’il a vécu et désire vivre en bon chrétien ; il rappelle au cardinal, assez mal à propos peut-être, que c’était lui qui, sept années auparavant à Moulins, avait offert ses Commentaires au roi, et que c’était à lui qu’il devait