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ÉTIENNE DOLET

ment attribué à Platon, et Hipparchus) , est à certains égards la plus intéressante composition de l’auteur. Le livre est si rare qu’on n’en trouve pas d’exemplaire à la Bibliothèque nationale, et que ni Née de la Rochelle ni aucun des écrivains qui ont précédé Aimé Martin (excepté Goujet toutefois) n’ont pu le consulter. L’unique exemplaire de l’édition de Lyon que l’on connaisse fait partie des trésors de la bibliothèque Mazarine, et c’est d’après cet exemplaire que M. Aimé Martin a fait sa réimpression de 1830. Les épîtres dont le second enfer se compose ont parfois un mérite poétique peu ordinaire, elles sont écrites avec émotion et noblesse, elles sont pleines de sentiments élevés et dignes ; l’auteur y réclame sa liberté, sans jamais se montrer servile, en se fondant sur son innocence et sur ses mérites, et, suivant moi, ces épîtres éloignent toute accusation d’irréligion et d’impiété. Mais le principal intérêt du livre n’est pas là, quand on songe que cet opuscule coûta la vie à son auteur. Trois mots de la traduction d’Axiochus constituèrent une des principales accusations faites contre Dolet.

M. Aimé Martin a dit de ce livre que « c’est une des pièces du grand procès intenté par le fanatisme aux amis de l’intelligence et de la raison…. Dolet le publia pour se justifier des calomnies des moines, et les moines le supprimèrent pour effacer jusqu’aux traces de leur victime. Un pareil ouvrage ne doit pas périr : il faut qu’on puisse toujours en trouver un exemplaire pour le jeter aux pieds de ceux qui regrettent la puissance temporelle de l’Église et la faiblesse des rois qui la laissaient régner. »

Le Second Enfer se compose de douze épîtres en vers : deux sont adressées au roi, deux au duc d’Orléans, une au cardinal de Lorraine, deux à la duchesse d’Étampes, une à la souveraine et vénérable cour du parlement de Paris, une aux chefs de la justice de Lyon, une à la reine de Navarre, la seule Minerve de France, une au cardinal de Tournon et une dernière enfin aux amis de l’auteur.

La première épitre , adressée au roi , est la plus longue et