Page:Christie - Étienne Dolet, trad. Stryienski, 1886.djvu/432

Cette page n’a pas encore été corrigée
406
ÉTIENNE DOLET

condamner, non pas d’acquitter. Le 2 octobre, Dolet fut amené, pour la dernière fois, devant les juges, afin d’entendre la lecture de la sentence, si terrible dans ses conséquences et si vague dans son libellé, par laquelle l’inquisition et l’Église prétendaient hypocritement que le droit canon, qui défendait aux juges toute effusion de sang, était dûment respecté, et par laquelle l’accusé était condamné à être brûlé sur le bûcher. L’inquisiteur général reconnut Étienne Dolet coupable de pravité hérétique ; on déclara qu’il était impie, scandaleux, schismatique, hérétique, fauteur et défenseur des hérétiques et erreurs pernicieuses, et comme tel il fut livré au bras séculier. On le transporta alors dans la prison royale de La Rouane, et sur-le-champ il interjeta appel auprès du parlement de Paris en se fondant sur l’incompétence de ses juges.