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CHAPITRE II

PADOUE


Once remotest nations came
To adore that sacred flame,
When it lit not many a hearth
On this cold and gloomy earth.

Shelley.


Dolet avait alors dix-sept ans et ses pensées se tournèrent naturellement vers ce pays que, depuis la chute de la République Romaine, les habitants du reste de l’Europe ont toujours désiré de visiter, mais qui, alors, tout particulièrement et pour des raisons spéciales, était la contrée de prédilection de tous les étudiants. L’art, la science et la littérature florissaient en Italie à un tel point que l’on comprend que les Italiens considéraient les nations du Nord et de l’Ouest comme des nations barbares. À peine y avait-il un érudit, jouissant d’une certaine notoriété, qui n’eût fait un séjour dans l’une des universités d’Italie[1]. Padoue, Bologne. Pavie regorgeaient d’étu-

  1. Nous trouvons des érudits d’Angleterre, nation plus barbare encore, qui considéraient la France comme les érudits français considéraient l’Italie. Voyez le poème de Buchanan : Adventus in Galliam