pas moins exposés à être censurés. Par un manque extraordinaire de prudence de la part de Dolet, tous ces livres sortirent de ses presses dans la première moitié de l’année 1542[1]. Mais il s’était aussi procuré de Genève, et avait probablement vendu ou offert, des exemplaires de la Bible française d’Olivet, de l’Institution chrétienne de Calvin, des lieux communs de Mélanchthon et de l’Unio Dissidentium[2] de Herman Bodé. La mesure des iniquités était remplie jusqu’à déborder. On résolut de poursuivre Dolet sous l’inculpation capitale d’hérésie. Ses accusateurs étaient, il nous le dit dans l’épître au roi mise en tête de sa traduction des Tusculanes, ses ennemis, les maîtres imprimeurs de Lyon ; et, afin de mieux le combattre et l’anéantir, on invoqua l’aide du plus terrible tribunal que le monde ait jamais vu. La Cour qui se réunit pour son procès était présidée par l’Inquisiteur général.
Page:Christie - Étienne Dolet, trad. Stryienski, 1886.djvu/412
Cette page n’a pas encore été corrigée
386
ÉTIENNE DOLET