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ÉTIENNE DOLET

queries. Mais au commencement de 1542 il se transporta dans la maison de la rue Mercière, où il vécut jusqu’à son dernier emprisonnement. A la dernière page de plusieurs des livres imprimés par lui cette année-là on lit : A Lyon ches Estienne Dolet, pour lors demeurant en Rue Mercière à l’enseigne de la dolouere d’or.

La rue Mercière était l’une des rues les plus importantes de la ville, les imprimeurs et les libraires y étaient en grand nombre. De même qu’au-dessus de la boutique de Gryphius il y avait un griffon et au-dessus de celle de Tournes des serpents enroulés, au-dessus de la boutique de Dolet on voyait, comme enseigne, une hache d’or ou dolouere, semblable sans doute à celle du titre de ses livres[1].

Pendant les cinq années que fonctionnèrent les presses de Dolet, plus de quatre-vingts volumes en sortirent, comprenant toutes sortes de sujets : théologie, histoire, poésie française et latine, grammaire, critique, classiques latins, traductions, médecine ; plusieurs livres grecs figurent au nombre de ces publications. Le quart de ces ouvrages environ était dû à la plume de l’imprimeur ; pour un autre quart il avait fait fonctions d’éditeur et avait écrit une préface, une dédicace ou une ode. La plus grande partie de ces publications (plus de soixante) parurent avant l’arrestation de Dolet, à la fin de juillet ou au commencement d’août 1542. Dans l’appendice bibliographique j’ai consacré une note détaillée à tous ces volumes, et j’ai mentionné les autorités qui citent ceux (environ un septième) dont je n’ai pu découvrir un exemplaire.

Pendant les trois années qui suivirent la publication du Cato Christianus, Dolet montra une prudence extrême pour lui. Ses querelles avec les maîtres imprimeurs ne cessèrent

  1. M. Boulmier semble n’avoir pas remarqué que la boutique et la maison de Dolet se trouvaient dans la rue Mercière, et ne connaissant peut-être pas Lyon, il a mal compris un passage du Second Enfer, et a dit par erreur que la maison de Dolet était l’un de ces hauts édifices qui se trouvent sur le quai de la Saône.