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ÉTIENNE DOLET

En 1542, Dolet, ayant la sanction de Marot, réimprima les œuvres du poète, avec l’addition de l’Enfer et autres poèmes, et avec une préface en prose adressée par Dolet à un ami commun, à Lyon Jamet. Il donna aussi une édition séparée de l’Enfer. En 1543, une troisième édition, toujours avec l’autorisation de Marot, sortit des presses de Dolet, avec l’addition de vingt psaumes qui étaient publiés pour la première fois. L’édition de 1542, aussi bien que celle de 1543, contient l’épître à Dolet, et la préface de ce dernier, mais non pas ses odes latines.

Toutefois si nous en devons croire les éditeurs subséquents de Marot, dans le court intervalle qui s’écoula entre la publication de l’édition de 1543 et la mort de Marot (1544), l’amitié qui pendant si longtemps exista entre ces deux hommes, s’était changée en une violente inimitié, du moins de la part de Marot. Peu après la mort de Marot, plusieurs épigrammes imitées de Martial furent publiées pour la première fois.

    de Sébastien Gryphius comme imprimeur. Les caractères sont les mêmes, et presque toutes les pages sont semblables. Quelques-unes cependant, notamment celle où il est question de Dolet, sont différentes. J’ai cru autrefois que Marot avait confié l’édition à Dolet, qui, n’ayant pas de presses à lui, s’était arrangé avec Gryphius pour publier une édition avec lui , la moitié des exemplaires devant être au nom de Dolet, la moitié au nom de Gryphius. Mais je suis disposé à penser maintenant que la note suivante que M. Georges Guiffrey fait figurer dans la magnifique édition des œuvres de Marot qu’il fait paraître (quoique trop lentement) à Paris (Jules Claye, vol. II, p. 7), offre une explication plus probable : «Au retour de son exil, vers la fin de 1536, Marot, en passant par Lyon, eut l’occasion de se lier avec Gryphius. Il est vraisemblable que ce fut alors qu’il forma le projet de publier une édition plus correcte de ses œuvres, altérées, pendant son absence, par des réimpressions successives livrées au public sans son aveu. Ce fut pour cette édition que Marot composa la préface à ceulx qui par cy-devant ont imprimé ses œuvres, et le livre parut chez Gryphius sans mention de date. Vers le même temps Dolet, ayant obtenu de François Ier un privilège d’imprimeur, vint l’exploiter à Lyon. Marot retira son édition de chez Gryphius pour la mettre chez son ami. Tel est le motif qui le détermina à changer le feuillet de titre et à y placer le nom de Dolet, avec la date 1538 ; il lui offrit même la dédicace de son livre, au moyen d’un léger changement de mots. Enfin dans les Épigrammes (folio 11 et 21 verso) trois pièces, dont deux avec cette suscription à Benest et à Germain Colin, sont remplacées par des vers adressés à Dolet. » Les caractères qui sont de petites lettres gothiques sont identiques dans les deux éditions.