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ÉTIENNE DOLET

de notre auteur ; ils sont remplis des sentiments les plus purs et les plus nobles exprimés dans un langage harmonieux et poétique ; et lorsque son fils les lut plus tard, il a dû voir tout ce qu’il avait perdu en étant si tôt privé de son père.

Le Genethliacum est dédié à Claude Cottereau ou Claude de Touraine. «Vous n’ignorez pas», dit Dolet à son ami, «la coutume des rois. Quand il leur naît un fils, ils envoient des messagers annoncer l’heureux événement dans toutes les parties du monde, désireux qu’ils sont de recevoir de toutes parts des félicitations. Ils invitent des rois étrangers au baptême et célèbrent la cérémonie avec toute la splendeur et tout le luxe qu’ils peuvent déployer. Mais avec quelle pompe recevrai-je, moi, le fils qui m’est né ? Il faut que ce soit une pompe littéraire, puisque la magnificence royale ne m’est pas permise. J’annoncerai au monde la naissance de mon fils dans un court poème composé des préceptes propres à enseigner à la jeunesse ce qui est sage et prudent. Voilà avec quelle pompe je désire recevoir mon fils ; elle est digne de moi, elle lui fera honneur et sera profitable à tous. Dans cet opuscule, j’ai fait un recueil des maximes qui m’ont semblé se rapporter à la sagesse, à la rectitude et au bonheur, au bonheur de la vie, soit au point de vue des liens intérieurs de l’âme, soit relativement aux avantages extérieurs. Cet ouvrage que j’ai composé pour me distraire, je désire vous le dédier, parce que c’est vous qui avez tenu mon fils sur les fonts sacrés et parce que vous accepterez volontiers ces vers qui ne sont pas absolument étrangers à cette philosophie à laquelle vous vous êtes consacré si complètement. »

Ensuite vient une ode aux Muses qui est suivie du poème principal écrit en vers hexamètres et adressé à son fils : Prœcepta necessaria vitœ communi ; puis on lit une autre ode en vers saphiques adressée aux dieux pour leur demander de protéger l’enfant. Deux odes de Claude Cottereau, une de Jean des Gouttes et une de Maurice Scève, toutes les quatre adressées à E. Dolet ; un poème de Barthélemi Aneau,