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ÉTIENNE DOLET

perfection morale, ou simplement par leurs idées extravagantes, mais toutefois inoffensives. Le lieu et la date de la naissance de Dolet, ainsi que la plupart des détails que nous avons sur ses premières années, nous sont transmis par ses propres écrits. Dans la préface de ses commentaires sur la langue latine, adressée à Budé et datée du 22 avril 1536, il nous dit qu’il avait seize ans lorsque François Ier fut fait prisonnier à la bataille de Pavie (24 février 1525). Dans le même volume[1], et dans une épître au cardinal de Tournon[2], ainsi que dans beaucoup d’autres écrits, il parle d’Orléans comme étant sa ville natale[3]. Nous ne savons rien de certain sur sa famille ni sur ses parents ; et ses admirateurs n’ont pu découvrir rien qui leur permît de retrouver quelle parenté le liait avec les quelques personnes qui portent le même nom que lui[4]. Il y a certainement quelque mystère dans tout cela,

  1. P. 938, et Orationes Dux ad Tolosam, p. 104.
  2. Carmina. Liv. II, n° 58.
  3. L’autorité à consulter pour déterminer le jour de sa naissance est Le Laboureur, qui, dans les Additions aux mémoires de Castelnau (vol. I, p. 356), après avoir cité l’épitaphe que Théodore de Bèze composa pour Dolet, ajoute ces mots : « Stephanus Doletus Aurelius Gallus die Sancto Stephano sacro et natus et vulcano devotus in malbertina area Lutetiæ 3 Augusti 1546. » Toutefois ces mots ne sont dans aucune des deux éditions des Juvenilia de Théodore de Bèze dans lesquelles cette ode est insérée.
  4. Martinus Dolet de Paris est l’auteur d’un poème latin très rare : De parta ab invictissimo Gallorum rege Ludovico duodecimo in Maximilianum Ducem Victoria, cum dialogo Pacis… apud Joannem Gourmontium (s. d., mais datant de 1510 environ), in-4o, 56 p. Outre le poème et le dialogue indiqués dans le titre, il y a plusieurs petits poèmes dont l’un est adressé au frère de l’auteur, ad cruditissimum fratrem suum Matheum Dolet. Ce Mathieu Dolet semble avoir été greffier au bureau des registres criminels du Parlement de Paris. Il est mentionné par le continuateur des Annales de Nicole Gilles (Paris, Oudin Petit, vol. II, fol. 128) à la date du 17 février 1523 (1524), comme ayant lu devant le peuple le pardon accordé par François Ier à Jean de Poitiers, seigneur de Saint-Vallier, qui avait été condamné à être décapité. « Christophe Dolet de Sens transporte à Jehan Cousin ung jardin. 17 janvier 1533. » La France Protestante, 2e édit., vol. 4, col. 851. Sauf ces deux personnes, je n’en ai trouvé aucune portant le nom de Dolet, si ce n’est à une époque plus récente. Je parle de ces derniers Dolet dans un chapitre subséquent de ce livre. Il y eut un Guillaume Doulet, « auditeur des comptes » du duc d’Orléans, en 1460, dont le nom est apposé à un reçu de cette date, inscrit dans le catalogue de M. Bachelin Déflorenne, 1873-4, n° 4845.