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ÉTIENNE DOLET

les autres amis de la science qui se trouvaient à Toulouse, et Dolet allait perdre l’un de ses meilleurs amis — il était encore en correspondance avec lui, comme nous le voyons dans la lettre qui précède. Le premier président Minut était mort le 6 novembre 1536. Voulté avait prononcé son oraison funèbre et, ainsi que Boyssone et Dolet, avait composé des odes en son honneur. Une inscription gravée sur sa tombe, dans l’église Saint-Barthélémy (détruite par la Révolution), disait fort justement de Minut qu’il était : veritatis amantissimus et litterarum propugnator accerimus. L’excellent évêque de Rieux ne survécut pas à son ami une année entière. Il mourut au couvent des Carmes de Toulouse le 1er novembre 1537. Jean de Boyssone se trouvait alors à Lyon, et n’apprit la triste nouvelle qu’à son retour à Toulouse. Le 20 novembre il écrit à Guillaume Scève une lettre qui contient d’intéressants détails sur son voyage ; — il la termine en disant[1] : « Je suis arrivé à Toulouse très fatigué. La nouvelle la plus pénible et la plus triste du monde m’attendait : Jean de Pins, évêque de Rieux, nous a quittés. Sa mort m’afflige bien vivement, la littérature en général, et Toulouse en particulier ont fait là une très grande perte. Car il était sans contredit une des gloires de notre ville. J’ai salué Mansencal[2] et Michel Faber de votre part. Demain je reprends mon cours, qui a été suspendu pendant quelque temps. Si vous recevez des nouvelles d’Italie, mandez-les moi. Adieu. Toulouse, 20 novembre 1537. Saluez de ma part Du Choul, Richer, Dolet et M. Scève. »

Quelques jours plus tard il écrit à Pierre Duchâtel, alors archidiacre d’Avignon[3] :

« Je voudrais que la nouvelle qui vous est arrivée au sujet de Jean de Pins fût fausse. S’il en était ainsi, tous ceux qui s’occupent de littérature à Toulouse ne seraient pas aussi

  1. Man. Epist. Boyss., fol. XXXVI.
  2. Jean de Mansencal était alors conseiller au parlement de Toulouse. Il succéda à Bertrandi, comme premier président, en 1528.
  3. Man. Epist. Boyss., fol. XXXVII.