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CHAP. XIV. — UN HOMICIDE ET SES CONSEQUENCES

qui défendît les lettrés contre les barbares, reçut très cordialement le nouveau venu, et lui assura l’amitié de plusieurs hommes de lettres alors en résidence à Lyon. Il est probable que ce fut à Dolet que Bourbon dut d’être présenté a Rabelais, à Marot et aux Scève, et dans son volume intitulé : vv****IlatSaywyeiov****, imprimé par Rhomanus en 1536, il lui exprima sa gratitude dans les trois odes qu’il lui adressa, dont l’une (De Amicis Lugdunensibus) commence par ces vers :

Quos mihi Lugduni tua conciliavit amicos
Fides, Dolete, et gratia,
Efficiam...

Dans les autres il lui dit combien il estime sa personne et combien il respecte sa science. Six odes de Bourbon trouvent aussi place parmi les poèmes laudatifs qu’on trouve dans les Carmina de Dolet.

Mais dans la seconde édition de ses Nugœ, édition revue et augmentée, imprimée par Gryphius à la fin de 1538, bien que tous les autres poèmes du ****naiSaYwyeîov*** figurent, les odes adressées à Dolet sont omises et son nom n’est mentionné nulle part. Une étude approfondie des Nugœ de Bourbon et des poèmes de Voulté m’a permis de découvrir en partie la cause de la rupture de ces deux amis, et m’a amené à trouver quelques conclusions, probables.

Un jour, après son retour d’Angleterre (1536), Bourbon alla chez Gryphius ; il demanda quels étaient les nouveaux livres et on lui donna un volume intitulé Epigrammata. Il le parcourut avidement et y trouva, comme il s’y attendait, plusieurs vers et plusieurs phrases de ses Nugœ.

</poem>Invenio illîc e Nugis meis Surrepta carmina innumera, et sententias Alio tortas, et argumenta pleraque Adsuta ineptiis nebulonis illius</poem>