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CHAP. XIV. — UN HOMICIDE ET SES CONSEQUENCES

Voulté qu’envers les autres, et la publication du second volume des Commentaires qui parut en février 1538, et qui contient le passage déjà cité, ne pouvait manquer de causer la plus grande peine à ceux qui, comme Voulté, avaient fait tout ce que réclamait leur ami, et même plus encore.

Désormais le nom de Voulté disparait pour nous. Dolet, il est vrai, lui adresse une ode dans le volume de poésies publié en 1538, mais il n’est plus question de Voulté dans les ouvrages qui suivent. Leur rupture n’éclata toutefois que quelque temps après le retour de Dolet à Lyon. Jusqu’à la fin de 1537 leurs anciennes relations d’amitié subsistèrent. Dans les derniers mois de cette année-là Boyssone écrit à Gripaldi qu’il a appris par Scève que Dolet se porte très bien et que Voulté vient d’être reçu avocat[1].

A l’époque de sa rupture avec Voulté et probablement pour le même motif, Dolet perdit l’amitié de Hubert Sussaneau qui, on se le rappelle, se trouvait à Lyon, où il travaillait pour Gryphius. J’ai déjà dit dans quels termes élogieux Sussanneau parle de Dolet dans un livre imprimé en 1536. En 1538, comme Voulté, il change de ton. Dans ses ludorum libri, imprimés par Colines cette année-là, on lit trois épigrammes In Medimnum' qui sont évidemment dirigées contre Dolet et dans lesquelles on retrouve un Langage analogue à celui de Voulté ; de plus, son physique y est décrit en des termes moins que flatteurs, mais qui ne sont pas en contradiction absolue avec ceux de la lettre d’Odonus citée plus

  1. Voulté fut assassiné le 30 décembre 1542 par un homme qui avait perdu un procès contre lui. Voyez Bouillot : Biographie Ardenaise. Outre les deux éditions des Epigrammata et les deux petits volumes des Hendecasyllabi et des Xenia, on a encore l’Oratio funebris, a Io. Vulteio de Iac. Minutio Tholosæ habita. Lugduni apud Parmenterium, M. D. XXXVII. C’est une brochure de 16 pages, imprimée, comme la seconde édition des Ëpigrammes, par Barbous pour Parmentier ; elle contient, outre l’oraison funèbre, une dédicace adressée comme il suit : Joannes Vulteius Malafantio et Reynerio, deux épitaphes par Voulté et trois par G. Scève, ainsi qu’une ode de Gripaldi. Je n’ai trouvé nulle part aucun renseignement sur ce livre et je n’en ai jamais vu d'autre exemplaire que celui que je possède.