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ÉTIENNE DOLET

Talem, qualis amicus esse amico
Debet temporibus malis, ab iisque
Dicis omnibus in tuo relictum
Casu ? dic mihi per caput redemptum, »
Per nuper tibi redditam salutem ,
Sic amicitiæ, O scelus, tuorum
Respondes ? satis esse nonne credis
Hoc factum modo singulari amori ?
Hæcne est gratia, quam referre par est ?
Hocne numere munus ipse pensas
Acceptum ? tibi nemo si vaganti
Incerto pede, et anxio adfuisset
Dic O dic ubi nunc miser jaceres ?
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Vivis ipse tamen, quid ? immo regnas,
Horum numere quos negas amicos
Et narras tibi defuisse in ipso
Casu, qui tibi reddidere vitam.
Illos quid potes amplius rogare ?
Illos quid meliusque chariusque
Ingrato dare tum tibi salute
Optasses ? tibi quid dedisse amicos
Narro ? decipior, nihil dederunt :
Litteris et enim hanc dedere vitam[1].

Dans une autre ode, intitulée In Ledotum, Voulté dit : «Tu ne désires pas seulement faire du mal à ceux qui t’en ont fait, mais tu vas jusques à attaquer tes quelques amis dans tes écrits, ceux-là mêmes à qui tu dois la vie. Tu t’efforces maintenant de te faire de nouveaux amis, tu les perdras bientôt, car tu ne possèdes pas un seul ancien ami[2]. » Je crains que Dolet se soit montré ingrat aussi bien envers

  1. Hendecasyllabi, p. 9.
  2. Ib. p. 98. Je crois que Voulté fait ici allusion au passage de la dédicace du second volume des Commentaires (déjà cité), dans lequel Dolet se plaint que ses amis l’abandonnent quand il est dans le malheur.