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ÉTIENNE DOLET

écrite de Toulouse (13 juillet 1536), qu’ils étaient alors tous les trois à Lyon[1]. Voulté avait déjà composé deux livres d’épigrammes ; il nous dit qu’il n’avait pas l’intention de les publier, mais qu’il les fit imprimer à la prière de Pierre Duchâtel et de Guillaume Scève, qui l’un et l’autre se trouvaient aussi à Lyon. Ces épigrammes parurent chez Gryphius en 1536. Le premier livre est dédié au cardinal de Lorraine ; comme nous l’avons vu dans la lettre citée plus haut, Dolet est l’objet de vifs éloges dans cette dédicace ; le second livre est précédé d’une épître adressée à Jean de Boyssone ; elle contient les détails que nous venons de donner. Les deux dédicaces furent écrites à Lyon, dans la seconde moitié de juillet (1536). Parmi les six cent trente et une prétendues épigrammes que comprend le volume, et dont la majeure partie s’adresse directement ou indirectement à des contemporains, il n’y en a pas moins de vingt-cinq en l’honneur de Dolet, — les unes lui sont personnelles, les autres ont trait à ses Commentaires, et au rang qu’il occupe parmi les poètes et les érudits, d’autres encore sont adressés à différents personnages et chantent ses louanges, quelques-unes enfin tournent en ridicule Maur et les autres ennemis de Dolet. Toutes sont pleines d’affection et d’admiration enthousiaste pour l’ami. Si nous ne pouvons pas assurer à Voulté une place bien élevée comme poète ou comme critique, il n’en est pas moins vrai que ses épigrammes nous sont précieuses pour les détails biographiques qu’elles nous fournissent sur Dolet, Jean de Pins, Boyssone et Minut. Duchâtel, G. Scève, Marot, Macrin, Briçonnet et Roussel font aussi les frais de plusieurs épigrammes. Pour la question des troubles de l’université de Toulouse, le livre est d’un grand prix, et il est regrettable que Lafaille et les autres historiens qui se sont occupés de Toulouse n’en aient pas plus profité. Voulté retourna à Toulouse à peu près en même temps que Boyssone, vraisemblablement pour reprendre ses études de droit

  1. Manusc. Epist. Boyss. Toulouse, fol. VIII, p. 13.