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CHAP. XII. — L’ACCUSATION DE PLAGIAT

Nous ne pouvons toutefois défendre Dolet pleinement. Lin grand nombre des passages cités dans les Commentaires sont les mêmes que ceux que l’on trouve cités dans les ouvrages d’Estienne, de Riccius et de Nizolius ; Dolet évidemment leur a emprunté quelques-unes de leurs citations sans les vérifier, c’est ce qui nous porte à croire que d’autres passages ont pu être pris dans ces mêmes auteurs ; il est évident que certaines explications sont celles du Thesaurus et des Observationes[1]. Dans le premier volume, il n’y a pas un mot qui indique ces sources, ni rien qui nous apprenne que Dolet eut profité des travaux de ces érudits. Robert Estienne est cité comme habile imprimeur, et Riccius et Nizolius sont simplement mentionnés dans le passage rapporté plus haut. Une simple note qui eût dit ce que Dolet devait à ses prédécesseurs nous aurait suffi ; mais la vanité de notre auteur ne lui permit pas d’écrire cette note, aussi a-t-il prêté le flanc à une accusation, qui en substance n’est nullement fondée. Dans son second volume, rendu plus sage par les leçons de l’expérience, il est moins avare de louanges à l’adresse des autres érudits et nomme du moins les dictionnaires de Robert Estienne, de Nizolius et de Calepin.

  1. Je n’ai remarqué aucune explication empruntée à Riccius. Une édition de son Apparatus Latinæ locutionis fut donnée par Gryphius en 1534 — il se peut que ce fût Dolet qui en surveilla l’impression.