Page:Christie - Étienne Dolet, trad. Stryienski, 1886.djvu/295

Cette page n’a pas encore été corrigée
269
CHAP. XII. — L’ACCUSATION DE PLAGIAT

a d’être utile à tous et de faire quelque chose pour l’instruction de la jeunesse[1]

Le De re navali de Dolet fut imprimé en mai 1537. En 1539, après la publication du second volume des Commentaires, un accusateur nouveau et plus formidable surgit en la personne de Franciscus Floridus Sabinus. Il était né a Donadeo, sur le territoire sabin, vers 1500, et emprunta l’un de ses noms à sa province. Après avoir étudié à l’Université de Bologne, il y demeura pendant quelques années en qualité de professeur ou de maître ; il allait de temps à autre à Venise, où il travailla probablement pour Paul Manuce comme éditeur ou comme correcteur. Pendant six années (deux à Rome et quatre à Paris), il fut le secrétaire particulier d’Albert Pie, prince de Carpi. Il était fort attaché à son maître et ressentit vivement les attaques, injustes suivant lui, dont le prince avait été l’objet de la part d’Érasme. Toutefois l’affection qu’il avait pour son ami ne l’empêchait pas de se rendre compte des mérites du grand érudit, et ce fut avec indignation qu’il vit comment Dolet traitait Érasme dans le De imitatione Ciceroniana. Toutefois le premier ouvrage que Floridus écrivit s’adressait aux calomniateurs de Plaute et de la langue latine[2].

Dans ce livre, imprimé, comme on voit, après la publication du premier volume des Commentaires, il énumère la plupart des contemporains qui, d’après lui, ont aidé à faire connaître la langue latine, mais le nom de Dolet est oublié. Nous ne savons pas s’il connaissait Dolet et s’il avait eu maille à partir

  1. Com. 242. Cette feuille a pu être imprimée avant que Dolet eût entendu parler de l’attaque de C.Estienne ; mais elle ne fut publiée qu’une année plus tard, et il est fort flatteur pour Dolet qu’il ait maintenu le passage et que nulle part dans le livre (dont la plus grande partie n’était certainement pas imprimée) on ne trouve un mot blessant à l’adresse de Charles Estienne.
  2. Francisci Floridi Sabini : Apologia in Marci Actii Plauti aliorumque Poetarum et linguæ latinæ calumniatores. Ejusem libellus de legum commentatoribus. Lugduni, Seb. Gryphium, 1537, 4e. Cet ouvrage fut ensuite revu et augmenté et réimprimé dans l’édition des œuvres complètes de l'auteur. — Bâle, 1540.