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CHAP. XII. — L’ACCUSATION DE PLAGIAT

épreuves de mon ouvrage tout ce qui lui semblait devoir être de nature à me ravaler. Oh ! je vous en prie, prêtez-moi votre attention ici : au cas où vous me vouliez du mal, agissez loyalement à mon égard au sujet de la question soulevée si brutalement par mon adversaire. A-t-il vraiment agi courtoisement ? honorablement ? Était-ce digne d’un homme honnête et cultivé d’attaquer si inconsidérément, si insolemment même, un ouvrage inédit qu’un ami vous avait envoyé si aimablement ? Je revois en ce moment encore mon volume avant qu’il soit publié. Je pourrais donc aussi facilement attaquer l’insolence de votre champion (mais j’oublie que vous avez fait disparaître vos soupçons — je devrais dire - votre abréviateur) que me moquer de sa sottise. Mais enfin ne dois-je pas traiter de sot impudent un homme qui, sans réfléchir un seul instant, n’a pas vu que mon livre étant inédit encore, je pourrais changer tous les passages qu’il me signale comme erronés, me prévaloir de ses remarques et le faire passer, cet individu, pour un critique peu judicieux et menteur ? »

Après s’être plaint amèrement des attaques dirigées contre son livre avant qu’il eût paru, il discute sérieusement les différentes accusations formulées par Charles Etienne, et imprime en leur entier les objections faites à lui-même et à son livre dans celui de son adversaire. En ce qui concerne l’accusation même de plagiat, il nie qu’on puisse trouver quelque similitude entre les deux ouvrages, excepté dans les interprétations des noms des vaisseaux et de leurs différentes parties. Il affirme que son travail est absolument personnel, et dit avec assez de raison du reste que, en écrivant un dictionnaire, on ne peut se défendre de se servir des travaux de ses prédécesseurs, et que si une accusation de plagiat est formulée contre les Commentaires, la même accusation doit être formulée contre Bude, Érasme, Politien, Rhodiginus, Le Volterrane, Sypontinus et bien d’autres. Puis il reprend tout au long les erreurs qu’on lui impute et il les défend. Il dit que romeculum se trouve dans Aulu-Gelle, puis dans le Thesaurus de