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CHAP. XI. — LES COMMENTAIRES

Dolet en ces termes : vir nostra quidem ætate citra controversiam doctissimus et de re Latina non male meritus. Il nous dit qu’il a entrepris sa tâche pour venir au secours de la mémoire des étudiants, qu’il n’a rien ajouté de son crû, mais qu’il s’est contenté de prendre pour ainsi dire un fagot dans la forêt de l’auteur, une petite monnaie dans un riche monceau de pièces. Il a adopté l’ordre alphabétique pour son abrégé, comme étant plus commode pour les étudiants que celui qu’avait adopté Dolet, dont la méthode est néanmoins conservée dans une seconde partie, dans laquelle on trouve simplement les mots employés, suivant l’ordre qu’ils ont dans les Commentaires.

Peu après la publication du second volume des Commentaires, il en parut un épitome à Bâle (1539), sortant des presses de Westheim, et sans nul doute l’œuvre d’une autre personne. L’arrangement et l’ordre adoptés par Dolet y sont conservés ; cet abrégé du second volume fut bientôt suivi d’un abrégé du premier, fondé sur le même principe et du au même auteur[1].

    imprimés et les deux manuscrits que La France Protestante énumère comme étant de lui, tous, sauf le premier qui fut imprimé en 1529, ont trait à la médecine ; et la seule preuve qu’avancent Hérissant et Barbier pour dire qu’il est le Jonas Philologus qui fit l’abrégé de Quintilien est qu’à la seconde édition de sa traduction de quelques-unes des œuvres de Gallien, imprimée à Bâle en 1537, on a ajouté les Definitiones Medicinales interprete Joanne Philologo. En 1546, Colines imprima à Paris l’ouvrage intitulé : Jonæ Philologi Dialogi aliquot lepidi ac festivi in studiosæ juventutis informationem (dont je possède un exemplaire provenant de Girardot de Préfond), et ce livre, si les conjectures avaient quelque fondement, devrait être ajouté à l’œuvre de Gonthier. Il est toutefois difficile de voir pourquoi Gonthier aurait imprimé ces livres sous un pseudonyme s’il les avait composés.

  1. Aucun des écrivains qui ont parlé des abrégés des Commentaires imprimés en 1537, en 1539 et en 1540, n’ont pris la peine de regarder au-delà du titre, et n’ont su remarquer que l’épitome du premier volume imprimé en 1540 est une œuvre toute différente de l’épitome du même volume imprimé en 1537. Les erreurs de Gesner ont été reproduites par ses successeurs, et Maitaire, Née de la Rochelle, Barbier, Brunet et Boulmier ont tous dit que l’épitome de 1540 était une reimpression du volume de 1537. Voyez mon appendice bibliographique pour les descriptions exactes de ces volumes.