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CHAP. XI. — LES COMMENTAIRES

Le second volume, comme le premier, a deux dédicaces, l’une adressée à François Ier et l’autre a Bulé. Celle-là pleine des lieux communs habituels, celle-ci commence en termes :

«Le second volume de mes Commentaires parait enfin, après de longs retards causés par la mauvaise chance et par la méchanceté des hommes ; cependant, grâce à ma persévérance, je puis enfin le présenter au public. »

Le reste a trait surtout aux malheurs de Dolet, à la haine de ses ennemis et aux projets qu’il formait d’écrire une histoire de son temps.

Le plan du second volume est le même que celui du premier. L’auteur complète ses commentaires sur les noms et sur les verbes, ce qui occupe huit cents pages sur les huit cent cinquante huit pages du volume, et le reste du livre est consacré aux adverbes, aux conjonctions, aux prépositions et aux interjections. Ce volume a un avantage sur le premier, c’est qu’un plus grand nombre d’auteurs latins y sont cités, et la quantité, la variété et l’intérêt des digressions autobiographiques, historiques, critiques et philosophiques le rendent plus amusant à lire pour le lecteur moderne. L’amour-propre de Dolet y éclate autant que dans le premier volume, mais le ton est plus modéré et les critiques plus judicieuses, et quoiqu’elles soient encore l’expression d’amitiés ou d’inimitiés particulières, elles ne sont pas entièrement fondées sur les sentiments personnels de l’auteur.

Clément Marot, Maurice Scève, Guillaume du Choul et Jean de Langeac sont loués comme ils devaient l’être. Charles Estienne et Lazare Baïf (malgré l’attaque que celui-là, dans l’intérêt de celui-ci, dirigea contre Dolet) sont traites avec une grande impartialité et pleine justice est rendue a leurs mérites. Ménapius qui, dans son oraison funèbre d’Érasme, avait critiqué Dolet (sans plus de sévérité qu’il ne le méritait), i pas épargné ; il est classé parmi les obtrectratores Doleti; et le professeur de Paris, qui avait trouvé à redire à l’explication