CHAPITRE PREMIER
ORLÉANS ET PARIS
La Renaissance a annoncé et même engendré la Révolution ; c’était une voix qui criait dans ce désert que le christianisme du moyen-âge avait produit, une voix qui s’élevait contre l’ascétisme et contre la superstition et demandait qu’on rétablît le vrai, le réel, le naturel ; une voix qui, tombant parfois de lèvres hésitantes, proclamait la divinité de la nature et préparait la route à la Révolution, semblable toutefois à celle du Précurseur évangélique en ce qu’elle n’avait pas conscience de ce qu’elle allait faire naître. Mais à son début, la Renaissance voulut surtout revivifier l’esprit de l’antiquité — du paganisme, peut-être — rétablir ce qu’il y a de divin et de joyeux dans la nature, songeant peu ou point du tout à cette foi robuste