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CHAP. XI. — LES COMMENTAIRES

« Ad Pomponium Trivultium Lugduni Rectorem, Typographi Lugdunenses. »

Fuerit Tityro ille Deus, ei qui permisit
Quæ vellet agresti calamo ludere, et agnos
Bovesque ducere libere per florentes
Campos. Eris nobis Deus, qui permittis
Solita nos frui lætitia et libertate.
Ob id vividem primum tibi consecratam
Accipe, vultu atque animo quo consecrata est.[1]

Sous un gouverneur comme Pompone de Trivulce, on avait tout lieu d’espérer qu’avec le temps le privilège serait accordé. L’impression avait été commencée vers le milieu de l’année 1535, et un mois après une feuille d’épreuves était envoyée à Jean de Boyssone. Ce dernier, comme tant d’autres, attendait anxieusement la publication des Commentaires, et dans une lettre[2] citée en partie plus haut, voici ce qu’il dit de cet ouvrage : « Quant à vos Commentaires sur la langue latine, nous ne savons pas ici (à Toulouse) si vous les avez achevés ou non. Je ne puis vous dire l’impatience avec laquelle j’attends qu’ils paraissent ; toutefois je dois vous dire qu’il ne manque pas de gens, même parmi ceux qui nous veulent du bien, qui affirment que vous avez dérobé vos Commentaires à Simon Villanovanus ; c’est là un bruit qui, tout en ne semblant pas fondé le moins du monde, ne fera aucun tort à votre livre, car vos calomniateurs ne se rendent pas compte

  1. Suivant M. Péricaud (Notes et documents pour servir à l'histoire de Lyon, 1483-1546, p. 52) Louis Tolozan, prévôt des marchands et commandant de la ville de Lyon, fut le dernier magistrat en l’honneur duquel on planta un mai en 1786. M. Péricaud dit que cette ode de Dolet est de 1529 : qu’elle fut adressée à Théodore de Trivulce. Dans ses Carmina, toutefois. Dolet lui-même la dédie (comme on le voit dans le texte), à Pompone de Trivulce, et il est clair que 1535 fut la seule année du gouvernement de ce dernier où Dolet a pu se trouver à Lyon vers le premier mai. Pompone de Trivulce fut remplacé à la fin de 1535 par le cardinal de Tournon.
  2. Voir p. 208 ; Manuscrit de Toul., fol. XVII.