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ÉTIENNE DOLET

connu sous le nom latin de Cognatus, se trouve un certain Joannes Angelus Odonus, Italien, établi à Strasbourg, où il semble avoir eu quelque charge à l’université; c’était un ardent admirateur d’Érasme dont il avait reçu une lettre signée de la propre main du grand savant — il le dit à son correspondant avec un orgueil non dissimulé. Je n’ai pu découvrir d’autres renseignements sur lui, que ceux qu’on trouve dans ses lettres à Cousin[1]. Il est possible qu’il appartenait à la même famille que Caterina Odoni, femme de Paul Manuce. La plus longue et à tous égards la plus intéressante de ses épîtres est celle où il parle de Dolet et de son attaque contre Érasme ; et bien qu’il s’y montre moins que bienveillant et juste pour notre héros, elle est curieuse à lire, car elle renferme les seules indications que nous ayons sur son physique et sur ses mœurs, et, comme Odonus, heureusement, ne recherche pas l’élégance cicéronienne, elle est écrite dans un style très personnel et très pittoresque[2].

Joannes Angelus Odonus à Gilbertus Cognatus, son ami et très cher frère.

« Je viens d’apprendre que des personnes d’ici ont fait savoir que les amis d’Érasme désirent qu’on réponde brièvement à la rage et à la furie de ce fou (Dolet) dont les coasse-

aucun renseignement sur Gilbert Cagnati, ou même sur Gilbert Cousin ou Cognatus.

Voyez au sujet de la Biographie Universelle et de la Biographie Générale, un article dans la Quarterly Review (janvier 1884).

  1. Érasme parle de lui dans une lettre à G. Cousin (n° 1296, p. 1519) « Epistolam Odoni ac Philenii cupide legi, ad te quidem scriptam sed de me totam ».
  2. M. Boulmier, qui nous dit dans sa préface que nous ne devons pas nous attendre à ce qu’il nous donne une histoire impartiale et qui passe sous silence tout ce qui n’est pas favorable à son client, ou l’indique légèrement, s’est contenté d’emprunter à la lettre d’Odonus une simple remarque sur l'âge de Dolet et de nous apprendre que cette lettre est fort peu bienveillante pour lui. Se fondant, comme toujours, sur Née de la Rochelle, il nous dit que ce document nous a été conservé par Nicéron. On trouve cette lettre dans les opera G. Cognati, Bâle, 1562, vol. I, p. 313, mais elle n’est citée ni in extenso ni tout à fait fidèlement par Nicéron, vol. XXI, p. 114.