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CHAP. X. — LES CICÉRONIENS

me faire du mal. S’ils ne cessent pas leurs attaques ils irriteront un homme qui est tranquille pour le moment, mais dont ils ne pourront supporter la morsure si on l’excite ; la sévérité de mes écrits fera amèrement repentir ces sots, ils regretteront leur folie.

«Je ne veux pas cependant vous parler longuement de tout cela, craignant que le souvenir de mes ennemis ne réveille mon indignation, au moment où je tiens à ne pas troubler ma quiétude d’esprit. Saluez de ma part vos amis les Vauzelles[1], les plus cultivés des hommes et les plus bienveillants pour les littérateurs. Ne m’oubliez pas auprès de notre excellent ami

  1. M. Baudrier, dans son intéressante introduction à la Police Subsidiaire de Jean de Vauzelles (livre imprimé en 1875 pour le savant président par Perrin et Marinet mais non livré au commerce, dit : «Il faut être complètement étranger à l’histoire de notre cité pour ne pas connaître Mathieu. Georges et Jean de Vauzelles, les trois illustres frères, ainsi nommés par leurs contemporains et qui brillèrent chacun d’un éclat différent, le premier sous la robe de jurisconsulte et la toge de l’échevin, le second par les armes et le troisième dans l’Églisc et la littérature. » On trouvera des notices sur les trois Vauzelles dans les ouvrages suivants : Colonia : Hist. lit. de Lyon, II, 508-573; Pernetti : Les Lyonnais dignes de mémoire, I, 322-328 ; Revue du Lyonnais (1870-1872), deux articles de Ludovic de Vauzelles sur Mathieu et Jean de Vauzelles ; du même : Vie de Jacques, conte de Vintimille (Orléans, Herluison, 1865). Les trois frères étaient riches et aimaient la littérature. Georges, qui était commandeur de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, protégeait généreusement surtout les hommes de lettres. Jean, prieur de Montrottier, se faisait distinguer par le caractère pratique de sa bienfaisance ; dans sa Police Subsidiaire, ou Assistance donnée à la multitude des pauvres, imprimée pour la première fois en 1531 et heureusement retirée de l’oubli par les soins pieux de M. Baudrier, nous avons comme le fait remarquer le président, «la première idée de la création de l’aumône générale, une des gloires de Lyon, le type des établissements destinés à lutter contre le paupérisme et qui a servi de modèle à tous les autres hôpitaux du royaume, même à l’hôpital général de Paris ». Voulté composa sur les trois frères l’épigramme que voici: Ad tres Vauxellios Fratres

    Tres fratres celeberrimi optimorum ;
    Tres vita, et genio, et pares amore ;
    Quibus una domus tribus, tidesque
    Una est, una eadem tribus voluntas ;
    Vos sic vivite semper et valete
    Humanis pariter Diisque grati.

    Epigrammata (Lyon, 1537, lib. IV. p. 258).